Le marasme est tel, après six revers de suite dont cinq test-matches, que le discours est empreint de prudence à l'heure d'accueillir les "Brave Blossoms", trois rangs derrière les Bleus au classement mondial (11e), pour le premier match de rugby à la U Arena de Nanterre (Hauts-de-Seine).
Inimaginable il y a quelques années, sans doute, beaucoup moins aujourd'hui. Après quatorze défaites en vingt-et-une rencontres depuis l'arrivée aux commandes de Novès fin 2015 et la bouillie de rugby proposée samedi dernier contre l'Afrique du Sud (17-18), une semaine après une première période complètement ratée face aux All Blacks (5-31 à la mi-temps, 18-38 au final).
Une nouvelle déconvenue samedi et...? "Cela serait terrible mais... on n'envisage pas du tout la défaite. Ce n'est pas possible. Je n'y pense pas", a déclaré le talonneur remplaçant Camille Chat.
A deux ans de la Coupe du monde 2019 au... Japon, la chape de plomb pesant sur Novès, ses joueurs et ses adjoints serait encore un peu plus lourde.
Alors que le XV de France, certes diminué par plusieurs absences de poids derrière (Lopez, Fofana, Lamerat, Vakatawa, Nakaitaci), a bénéficié à l'intersaison d'une préparation inédite dont les fruits sont difficilement visibles.
Novès agacé
Le président de la Fédération Bernard Laporte pourrait, lui, dégainer, après avoir évoqué la semaine dernière la possibilité d'apporter du sang frais au sein de l'encadrement, en qui il a néanmoins assuré avoir toujours confiance.
Bref, les Bleus doivent éviter de s'enfoncer un peu plus et semblent dans l'obligation de se rassurer.
"L'obligation de qui ? De quoi ? Je ne comprends pas votre question... A partir du moment où on joue un match international, on n'est pas là pour penser à ceux qu'on a déjà joués (...) Il n'y a pas plus d'obligation aujourd'hui qu'hier, en ce qui me concerne et en ce qui concerne notre équipe" a répondu Novès, agacé.
L'entraîneur le plus titré du rugby français a également sèchement évacué une question sur son avenir, et s'est montré en début de semaine aussi "dur" avec ses joueurs, selon Yannick Bru.
"Car il y a un contraste trop important entre l'énergie mise par certains dans le combat et les erreurs basiques qu'ont commises d'autres pour nous envoyer vers une défaite de plus (contre les Boks, NDLR)" a ainsi expliqué le technicien chargé des avants.
"Puis on s'est projeté sur le Japon en responsabilisant les gars. C'est un groupe jeune qui a besoin de prendre de l'expérience à certains postes" a-t-il ajouté.
Et de neuf nouveaux capés
De l'expérience, le staff en a un peu ajouté en relançant François Trinh-Duc à la charnière ou Scott Spedding à l'arrière, deux des huit changements effectués pour tenter de dominer, sur le synthétique de la future antre du Racing 92, des Japonais redoutés pour leur vitesse.
Une petite dose de jeunesse supplémentaire a également été insufflée, puisque le troisième ligne Sekou Macalou et l'ailier Gabriel Lacroix seront les huitièmes et neuvièmes joueurs à connaître samedi leur première sélection lors de ces tests d'automne.
Des chiffres symptomatiques de l'état du XV de France en cet automne, dont le staff en est toujours à sonder le puits bleu à deux ans de la Coupe du monde.
Et dont aucun joueur "ne prend du plaisir sur le terrain en ce moment", dixit le deuxième ligne Romain Taofifenua. Pour esquisser un sourire en cet automne morose, il n'y a qu'une seule voie, celle de la victoire.
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