Le président de la République doit s'exprimer à la mi-journée à l'Elysée devant 200 personnes représentant les associations, les institutions et la classe politique.
Il décrètera l'égalité entre les femmes et les hommes "grande cause du quinquennat" et dévoilera un "plan contre les violences sexistes et sexuelles", engagé pour cinq ans.
M. Macron "a pleinement conscience de la gravité de la situation et de l'urgence à agir", a expliqué vendredi son entourage.
Encore 123 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire en 2016, soit une tous les trois jours. Près de 225.000 femmes ont été victimes de violences physiques ou sexuelles de leur conjoint, dont moins d'une sur cinq a déposé plainte.
Comme chaque année à l'occasion du 25 novembre, des rassemblements sont aussi prévus dans toute la France. A Paris, un cortège s'élancera de la place de la République en début d'après-midi vers l'Opéra.
Après la vague inédite de témoignages sur les réseaux sociaux déclenchée par le scandale Weinstein, et la hausse des plaintes pour violences sexuelles observée en octobre en zones gendarmerie (+30%) et police (+23%), les associations féministes osent espérer que "quelque chose est vraiment en train de changer".
"L'époque où on pouvait se permettre de faire des agressions et des viols en toute impunité est en train de passer", a estimé vendredi Sandrine Rousseau, ancienne responsable d'EELV, aujourd'hui présidente de l'association Parler, invitant les femmes à briser "la loi du silence".
'Un milliard d'euros'
Vendredi, plusieurs militantes se sont rassemblées à Paris pour réclamer à Emmanuel Macron un "plan d'urgence", lui demandant d'être samedi "au rendez-vous".
"S'il n'y a pas d'argent en plus, ce sera du blabla", a déclaré à l'AFP la féministe Caroline De Haas, souhaitant que la France fasse "comme l'Espagne, qui a débloqué un milliard d'euros sur cinq ans".
Parmi les mesures annoncées par M. Macron figurera le signalement en ligne pour les victimes de violence, harcèlement ou discrimination, qui pourront de chez elles joindre des interlocuteurs dans les commissariats ou les gendarmeries et connaître les démarches à entreprendre.
La préservation des preuves dans les Unités médico-judiciaires des hôpitaux sera également rendue possible, même si la personne ne dépose pas plainte.
Une application numérique pour les victimes de cyberharcèlement et des arrêts de bus "à la demande" en soirée, initiative déjà testée dans plusieurs communes, seront également évoqués.
"Pour lutter contre les violences, il faut aussi s'attaquer aux sources du problème, le sexisme et les rapports de domination, et mener en place une politique de déconstruction des stéréotypes", souligne l'Elysée.
La pornographie va ainsi être ciblée avec une campagne de sensibilisation lancée par l'Education nationale et des actions menées auprès des parents des collégiens.
Des mesures pour lutter contre le harcèlement au travail sont également attendues. Mercredi, la CGT a réclamé que la future loi contre les violences sexistes et sexuelles, annoncée pour 2018, comprenne des mesures sur le travail, notamment des sanctions contre les entreprises ne respectant pas leurs obligations de prévention.
Au total, "on est à plus de 400 millions (d'euros pour l'égalité femmes-hommes) avec tout ce que les autres ministères apportent, puisque c'est la grande cause nationale du quinquennat", a plaidé vendredi sur BFMTV la secrétaire d'Etat en charge de l'Egalité, Marlène Schiappa.
En 2017, cette enveloppe "transversale" était de 397 millions d'euros et devait atteindre 420 millions en 2018, a précisé l'Elysée, qui n'a pas donné de montant dédié à la "grande cause".
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