Officiellement, la Marine argentine n'a pas encore annoncé qu'il n'y avait pas de survivants, mais les proches des sous-mariniers ont compris le message.
Jessica Gopar et Fernando Santilli, 35 ans tous les deux, ont fait connaissance il y a 13 ans à Mar del Plata, principale station balnéaire du pays, fréquentée par des millions d'Argentins chaque été.
Lui venait de Mendoza, au pied de la Cordillère des Andes, pour des vacances. Elle s'y trouvait en voisine, vivant à 100 km de là, à Necochea.
Le rêve de Fernando avait toujours été d'entrer dans la Marine, comme son oncle avant lui.
Aîné de quatre enfants, il "aimait la Marine. Il y était entré en 2002, il a beaucoup navigué, d'abord affecté sur un bateau. Il a ensuite suivi la formation de sous-marinier", raconte sa mère, Silvia Santilli.
"Il travaille comme électricien à bord du sous-marin", précise-t-elle.
Sa soeur Giselle, 33 ans, le décrit comme un homme "gai et optimiste, responsable et passionné".
La dernière fois que Jessica a vu son mari, c'était le 17 octobre, avant qu'il embarque à bord du San Juan en direction d'Ushuaïa, dans l'extrême sud de l'Argentine, d'où il l'avait appelée avant de reprendre la mer pour rentrer à Mar del Plata.
Les premiers jours suivant la disparition du San Juan, elle était encore pleine d'espoir.
"A bientôt"
En début de semaine, elle avait publié une lettre au caporal Santilli, sur son profil Facebook, où apparaissent diverses photos de famille.
"Hola Fernando. Ici, chaque jour est un peu plus dur. Il y a des moments d'espoir, d'autres de grande détresse. Beaucoup de gens prient pour vous, tu n'imagines pas. Stefano a appris à dire papa. +Allez mon fils, appelle-le et il va revenir+. Je suis entourée, protégée par la famille, tes collègues, les amis".
Elle concluait par ces mots: "Je t'attends mon amour. A bientôt".
Quelques jours plus tôt, elle avait demandé au pape François de prier pour son mari et ses 43 compagnons d'infortune.
Jeudi, Jessica Gopar est sortie les yeux rougis par les larmes du mess des officiers de la base navale de Mar del Plata, où les familles ont été informées d'une explosion dans la zone d'opération du sous-marin, survenue le 15 novembre.
"Je viens pour la première fois à la base, pour apprendre que je suis veuve", a lancé la jeune femme aux journalistes, entre deux sanglots.
Les proches de l'équipage avaient été invités à séjourner dans la base depuis le début de l'affaire. Cette femme énergique avait préféré rester chez elle, à Necochea, une station balnéaire à 100 km au sud de Mar del Plata.
"Comment je vais dire à mon fils qu'il n'a plus de père?" a-t-elle lancé devant les caméras, faisant verser une larme à nombre d'Argentins.
Fernando, dit-elle, "c'est mon grand amour. Sept ans fiancés, mariés depuis six ans, et nous avons un fils, Stefano, cela a été long pour que Dieu nous l'envoie".
Pour le premier anniversaire de son fils, le 5 novembre, Fernando Santilli était en compagnie de ses 43 collègues sous-mariniers au sud du continent américain.
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