Il est de ceux qui ont incarné, de plateaux télés en matinales radio, le visage du renouvellement lors de la dernière campagne présidentielle, portant, au même titre que Richard Ferrand ou Christophe Castaner, la parole d'Emmanuel Macron.
Si Benjamin Griveaux, jusqu'alors inconnu du public, s'est fait un nom à cette occasion, il gravite en réalité depuis une quinzaine d'années dans le monde politique.
"C'est un militant de longue date, engagé, élu local. Il est dans le combat politique, il connaît bien le monde des médias aussi. C'est un profil plus prédestiné", souligne le patron des députés La République en Marche Richard Ferrand.
De fait, il est sans doute le plus rodé au sein du petit commando qui phosphore dans l'orbite d'Emmanuel Macron à partir de l'automne 2015, pour fonder En Marche!
Autour de la table, on retrouve notamment deux actuels conseillers à l'Elysée, Ismaël Emelien et Cédric O, mais aussi les députés Stanislas Guérini et Adrien Taquet. Tous, avec Benjamin Griveaux, sont d'anciens pensionnaires de la "Rue de la Planche", l'ancien QG de Dominique Strauss-Kahn lors de la primaire socialiste de 2006 perdue face à Ségolène Royal.
Une bande très liée, à laquelle M. Griveaux dédiera en 2012 son ouvrage "Salauds de Pauvres (Pour en finir avec le choix français de la pauvreté), chez Fayard.
Mais contrairement à ses amis qui se sont rapidement dirigés vers le privé, il est le seul qui se lancera réellement dans une carrière politique, en partant de sa terre natale, la Saône-et-Loire.
Elu conseiller municipal à Châlons-sur-Saône en 2008, il est nommé vice-président du conseil général de Saône-et-Loire, alors présidé par Arnaud Montebourg, chargé de l'économie, de l'emploi et de l'insertion.
"C'est un élu de terrain mais il aime aussi sur le terrain des idées", résume le député LREM Gabriel Attal, qui fut son adjoint quand il était conseiller de l'ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine entre 2012 et 2014.
"Chez lui, ça fuse, il a de l'énergie, du flair, de la réactivité", vante-t-il encore.
Pompier à Bercy
Ce fils d'un père notaire et d'une mère avocate, formé à Sciences Po et HEC mais recalé de l'ENA, finit par se sentir à l'étroit au Parti socialiste, bloqué dans son ascension par les barons locaux.
Il abandonne ainsi ses mandats au début de l'automne 2014 pour diriger la communication du groupe d'immobilier commercial Unibail-Rodamco, un poste qu'il quittera en octobre 2016 pour se consacrer à la campagne de M. Macron.
Ce père de deux enfants est rejoint par son épouse Julia Minkowski, avocate au barreau de Paris dans un cabinet réputé, qui élabore une partie du programme justice de M. Macron. Elle est désormais chargée de mission par la Garde des Sceaux Nicole Belloubet pour réfléchir au "sens et à l'efficacité des peines".
Proche de M. Macron, Benjamin Griveaux s'est distingué dans sa défense du programme présidentiel, distribuant avec gourmandises des piques à ses anciens camarades socialistes, quitte à rafraîchir considérablement les relations.
"Il aime la confrontation, le débat", résume la députée LREM Aurore Bergé. "Il est plus clivant car plus exposé, il prend des risques".
Ce fan de l'écrivain américain Brett Easton Ellis et de séries TV en tous genres, aussi amateur des Doors et de Nirvana, crispe parfois au sein de son propre camp.
"Les ambitions de Griveaux sont sans limites, c'est ce qui freine Macron", croit ainsi savoir un député en vue, pour expliquer qu'il n'ait eu qu'un secrétariat d'Etat sans attribution nette à Bercy, en juin dernier, après avoir été élu député à Paris.
Il y joue le pompier de service sur des dossiers industriels sensibles impliquant des suppressions d'emplois, tels que celui l'équipementier creusois GM&S, du géant finlandais des équipements télécoms Nokia ou encore de GE Hydro Grenoble.
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