Le patron du SPD, Martin Schulz a effectué cette annonce au lendemain d'une rencontre avec le président allemand Frank-Walter Steinmeier et après une réunion nocturne des cadres de ce parti, certains réclamant plus de flexibilité à leur dirigeant.
"Une chose doit être claire cependant : si ces discussions devaient aboutir, d'une manière ou d'une autre, à une participation à la constitution d'un gouvernement, il reviendrait alors aux militants de notre parti de voter", a cependant prévenu M. Schulz dans une courte déclaration à la presse.
Les intentions des sociaux-démocrates restent donc encore floues. Le SPD pourrait discuter d'une nouvelle "grande coalition" avec les conservateurs de la chancelière ou du soutien à un éventuel gouvernement minoritaire emmené par Mme Merkel. Cette dernière option n'a pas les faveurs de la chancelière.
"Il n'y aura rien d'automatique", a insisté l'ex-président du Parlement européen, évoquant "des semaines" de pourparlers à venir.
'Enfant qui boude'
Il a aussi voulu dédramatiser la situation politique dans son pays qui est actuellement privé d'une majorité pour gouverner : "l'Allemagne ne souffre pas d'une crise d'Etat, mais nous sommes dans une situation compliquée".
Ce changement de ligne constitue un recul pour M. Schulz qui, depuis son résultat humiliant aux législatives du 24 septembre, affichait une opposition de principe à la reconduction de la coalition sortante sous l'égide de la chancelière.
Ce refus avait forcé Mme Merkel à tenter de négocier une alliance, a priori contre-nature, avec les Verts et les Libéraux, des efforts qui ont échoué le 19 novembre.
Martin Schulz avait vu depuis les appels à éviter des législatives anticipées se multiplier, jusque dans son propre parti. Mais jusqu'à vendredi, il y était resté sourd.
"Le SPD ne peut pas se comporter comme un enfant qui boude", a même lâché Heiko Maas, ministre sortant de la Justice.
Le chef des sociaux-démocrates a expliqué au final son revirement par "l'appel" solennel du président Steinmeier, figure respectée de la social-démocratie, qui tente une médiation afin d'éviter des législatives anticipées.
Mais M. Schulz a aussi changé de position au moment où les critiques se multipliaient juste avant le congrès de son parti (7-9 décembre) au cours duquel il se représente à la tête du SPD.
Menace de l'extrême droite
Une première rencontre réunissant la chancelière, son allié bavarois Horst Seehofer et Martin Schulz doit avoir lieu la semaine prochaine sous l'égide du chef de l'Etat.
Des négociations pourraient se prolonger, la Constitution allemande ne fixant aucun délai pour la formation d'un gouvernement après des législatives. En attendant, Mme Merkel est chargée des affaires courantes.
En cas d'échec des pourparlers entre conservateurs et sociaux-démocrates, l'Allemagne ne pourra que difficilement échapper à un scrutin anticipé, ce qui serait une première dans l'Histoire d'après-guerre de ce pays.
Mais l'organisation d'une telle élection est risquée car le paysage politique allemand a déjà vécu un séisme politique à l'issue des législatives du 24 septembre avec l'entrée fracassante de députés d'extrême droite à la chambre des députés, privant au passage le pays d'une majorité pour gouverner.
L'Alternative pour l'Allemagne (AfD), qui a promis de "faire la chasse" à Mme Merkel, pourrait même faire mieux encore en cas de nouvelles élections, au vu des sondages. Or c'est la percée de ce parti qui rend la quête d'une majorité si difficile.
En Europe aussi, on regarde de près les évolutions en Allemagne. Car sans la voix de Berlin, la réforme d'une Union européenne en crise ou la négociation du Brexit risquent d'être freinées.
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