C'est l'histoire d'un voyage dans le temps. Direction 1914-1918 et la Première guerre mondiale, avec les élèves du collège Letot à Bayeux (Calvados). Pendant un an, sur le temps du midi, 17 jeunes ont fouillé les archives de la Grande guerre. Leur objectif : élaborer une exposition et un livre d'or, qui permettraient de remettre un visage, une identité et une histoire sur les noms des 232 soldats inscrits aux monument aux morts de la ville.
Découvrir les hommes qui se cachent derrière l'histoire
Chacun des enfants a pris en charge une dizaine de soldats, pour reconstituer leur histoire. "Cela peut aider les familles à retrouver leurs ancêtres, par exemple s'ils ne savaient rien d'eux : savoir comment ils sont morts, à quoi ils ressemblaient... présente Aloys, élève en 5e. C'est fou ce que l'on peut apprendre par les familles, ou sur Internet en ayant les bonnes sources, s'enthousiasme le collégien. Le matricule d'un soldat, où il est allé, son voyage, sa classe..."
Un vrai travail d'apprentis historiens, qui les a même menés à découvrir la tombe abandonnée de l'un de ces soldats : celle de Marcel Schaetzle, enterré à Saint-Loup-Hors (Calvados) et dont la sépulture abandonnée arrivait en fin de concession. "Au lendemain de la Grande guerre, les familles choisissaient soit l'inhumation à perpétuité dans une nécropole nationale, soit le rapatriement dans les cimetières traditionnels, explique Yann Thomas, assistant d'éducation qui a mené le projet en collaboration avec différents enseignants. Aujourd'hui, des milliers de sépultures sont ainsi à l'état d'abandon. Le maire a donc accepté de rejoindre notre opération 'Il faut sauver le soldat Schaetzle'."
Une portée dans l'histoire
"Peut-être que les élèves n'ont pas encore pris la dimension de ce que représente ce qu'ils ont fait, note l'encadrant. Mais quand ils vont grandir, il se souviendront de l'atelier et de cette sépulture." Aloys a pourtant lui déjà un peu réfléchi à la question. "On n'honorait plus ce soldat, alors qu'il s'était battu pour nous, pour la France, souligne-t-il. Si nous avions laissé la tombe comme cela, on aurait oublié tout ça dans les prochains siècles."
Après avoir été présentée au centre de ressource de l'Académie, l'exposition des 232 poilus de Bayeux, qui a vocation à circuler dans toute la Normandie, cherche un nouveau lieu où poser bagage.
BONUS AUDIO - La Normandie qui Bouge : des collégiens sauvent la tombe d'un poilu
Des collégiens de Bayeux sauvent la tombe d'un poilu
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