Un mot aussi difficile à prononcer qu’à avouer, parfois. “Mon quotidien, c’est le décès. Mon métier, c’est de rendre beau les défunts”, explique ce gérant de la société Hygiène funéraire de Basse-Normandie, basée à Rots, près de Caen. Diplômé de la faculté de médecine d’Angers, Philippe Guérin n’aurait jamais imaginé, enfant, qu’il évoluerait un jour dans ce milieu si particulier et si méconnu. Mais de hasard en rencontre, il est devenu “assistant légiste en milieu hospitalier et agent de morgue. Puis j’ai passé l’examen de thanatopraxie, le seul diplôme d’Etat reconnu aujourd’hui”.
Accompagner vers
l’ultime voyage
Au jour le jour, Philippe Guérin a peu de contacts avec les familles de défunts. Sauf lorsque le corps est conservé à domicile. A chaque fois, c’est avec la même sérénité et le même soin qu’il prépare et accompagne les corps dans leur ultime voyage. “La dernière image de l’être qui va disparaître est très importante pour la famille. Nous en sommes responsables”, souligne-t-il.
Atténuer la lividité du corps, maquiller pour redonner un éclat et une souplesse à la peau... autant de tâches qui permettent une conservation optimale du corps jusqu’à la mise en bière. “Le soin de conservation, qui consiste en une injection intra-artérielle, permet aussi de bloquer le processus de décomposition naturelle. Mais il n’est pas obligatoire”. Il est toutefois recommandé, notamment en cas de décès violent. Le thanatopracteur pratique aussi la restauration des visages après un accident. “Nous travaillons avec du latex et de la cire”, explique t-il. De toutes ces images de mort et de tristesse, Philippe Guérin sort plus fort, marqué par un regard différent et sensible sur la vie.
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