La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon rendra sa décision à 17H00. La défense a d'ores et déjà prévenu d'un pourvoi en cassation en cas de refus.
"Au bout de combien de temps va-t-on continuer à nous dire que des nécessités d'enquête justifieraient des mesures de restriction de liberté à l'encontre de cette femme de 73 ans ?", a interrogé l'un de ses avocats, Me Frédéric Berna, à la sortie de l'audience vers 11H00.
Pour lui, les époux Jacob ont un alibi incontestable : "On ne peut plus nous dire que c'est quelque chose qui devrait rester à démontrer (...) tout converge vers leur présence au travail" au moment des faits, a-t-il martelé une nouvelle fois.
Il y a cinq mois, l'arrestation des Jacob, jamais inquiétés auparavant, avait relancé cette affaire qui demeure une énigme depuis que le petit garçon de 4 ans a été retrouvé, pieds et poings liés, dans les eaux de la Vologne le 16 octobre 1984.
Les deux septuagénaires sont soupçonnés d'avoir été les "corbeaux" auteurs de plusieurs lettres anonymes, très bien renseignées, et d'être impliqués dans le rapt et la mort de Grégory, dans le cadre d'un "acte collectif" qu'ils contestent. Brièvement écroués en juin, ils ont depuis l'obligation de résider séparément et loin de leur domicile situé à Aumontzey dans les Vosges.
La chambre de l'instruction de Dijon avait déjà refusé, fin octobre, de modifier ce contrôle judiciaire, décision qui fait déjà l'objet d'un pourvoi en cassation.
Opposition du parquet
Un mois plus tard, le parquet général s'est à nouveau opposé à ce que la suspecte puisse retourner vivre chez elle, au motif que "les investigations se poursuivent" et que son mari "n'a pas encore été entendu" par la juge Claire Barbier - il doit l'être le 4 décembre.
"On comprend mal les arguments de l'accusation aujourd'hui, puisqu'on vient nous dire qu'il faut encore des vérifications" sur l'alibi du couple, 33 ans après les faits, a dénoncé Me Alexandre Bouthier, autre avocat de Mme Jacob.
"Aujourd'hui nous sommes sur un fantasme, sur un logiciel dans lequel on n'a pas rentré toutes les données objectives de ce dossier", a-t-il ajouté, en référence à l'outil d'analyse criminelle Anacrim, conçu et utilisé par la gendarmerie, qui a contribué à relancer l'enquête.
Les avocats de Mme Jacob, qui n'était pas présente à l'audience, avaient demandé un "débat public", refusé par la chambre de l'instruction.
Les avocats des parents Villemin n'ont quant à eux pas pris partie sur la question du contrôle judiciaire mais affirment que l'alibi n'est pas totalement démontré. Ce "n'est qu'un rideau de fumée, (...) la suite de l'instruction le démontrera", considère Me Thierry Moser.
La justice a déjà soulevé, depuis longtemps, la question de l'emploi du temps des Jacob le jour des faits. Dans son arrêt de 1993 innocentant Christine Villemin, la mère de Grégory, la cour d'appel de Dijon avait relevé qu'il n'existait pas "en l'état", à leur encontre, "de présomption suffisantes pour justifier de nouvelles investigations et a fortiori une inculpation".
"A priori ils n'étaient pas disponibles à l'heure du crime mais l'éventualité d'une absence momentanée de leur lieu de travail ne saurait être exclue. L'enquête les concernant a été entreprise trop tardivement pour avoir des chances sérieuses d'aboutir à un résultat incontestable", soulignaient à l'époque les magistrats.
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