Novès semble en être conscient, distillant cette semaine les phrases énigmatiques autour de son avenir. Jeudi, puis de nouveau samedi après un sixième revers de rang -- cinq si on enlève la défaite de mardi contre la Nouvelle-Zélande, qui n'avait pas valeur de test-match.
"On continuera de travailler, si on est encore là" a ainsi déclaré le sélectionneur. Avant d'ajouter, au sujet de son avenir à la tête des Bleus, deux ans après son arrivée: "Je ne le maîtrise pas. Posez (la question) à celui qui le maîtrise."
Cette personne, c'est le président de la Fédération, Bernard Laporte, qui n'a pas choisi Novès et ses adjoints Yannick Bru et Jean-Frédéric Dubois, nommés par l'ancienne direction.
Samedi, avant la rencontre, il avait indiqué à Sud Radio qu'il "n'évincerai personne", même en cas de "catastrophe". Ce qui constituerait une première dans l'histoire du XV de France.
L'ancien sélectionneur des Bleus (2000-20007) et manager du RC Toulon (2011-2016), conforté par l'attribution, mercredi, de la Coupe du monde 2023 à la France, avait en revanche évoqué la possibilité d'injecter "du sang frais" dans le staff. Par exemple en plaçant au-dessus de Novès une sorte de manager.
'On sait où on va'
A deux ans de la Coupe du monde 2019, il en effet encore temps de procéder à des ajustements pour tenter de redresser la barre. Mais comment réagirait alors Novès face à cette sorte de mise sous tutelle?
"C'est notre président. Il prendra la décision qu'il prendra. Nous (avec Bru), on est là pour analyser ce match. On sait où on va (...) Après, les décisions des instances fédérales, ce n'est pas nous qui les prenons" a répondu Dubois dimanche à la presse.
"Bernard Laporte connaît le rugby, le haut niveau et les hommes. Il est mieux placé que personne pour prendre des décisions. Maintenant, il a toujours été d'un soutien sans faille et d'une clarté parfaite dans ses propos (adressés au staff). Je n'ai pas trop de doutes" a estimé de son côté Bru.
La situation pourrait s'éclaircir dimanche après-midi puisque Laporte répondra aux médias en marge d'un match amateur à Saint-Denis.
En attendant, l'encadrement a assuré croire en des lendemains qui chantent. "On a confiance dans le projet et le jeu qu'on veut pratiquer. Il manque un petit ingrédient, à cause de maladresses au dernier moment. Mais pas grand chose" a déclaré Dubois.
'Toujours menacé'
"(Un staff du XV de France est) toujours menacé. Mais on est motivé par le projet" a embrayé Bru.
Et l'entraîneur des avants d'évoquer les "46 minutes de temps de jeu" effectif, un chiffre élevé, pour expliquer en partie les nombreuses maladresses commises au Stade de France. Dont "22 ballons perdus dans le jeu courant".
Dans la même veine, les adjoints réfutent toute régression par rapport à novembre 2016, où le XV de France avaient paru bien plus huilé, tenant tête à l'Australie (23-25) et à la Nouvelle-Zélande (19-24).
"Regardez l'équipe il y un an. Il n'y a plus un gars de la ligne trois-quarts. Sans continuité dans les joueurs, c'est difficile. Et devant, tout a été largement chamboulé" a avancé Bru.
C'est vrai derrière, où Camille Lopez, Noa Nakaitaci, Virimi Vakatawa, Wesley Fofana et Rémi Lamerat sont blessés, remplacés par des joueurs moins expérimentés. Mais pas devant, où seul manque en troisième ligne Charles Ollivon (Maestri a été renvoyé en réserve par le staff).
Même s'il devrait y avoir quelques changements samedi prochain (entrées de Lacroix, Spedding, Penaud, Trinh-Duc? Macalou à la place de Gourdon s'il déclarait forfait?), c'est en tout cas avec le même groupe que le XV de France devra sauver les meubles de cet automne morose, contre le Japon dans un dernier match de la peur.
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