Cette marche, qui répondait à l'appel du Front social, une coordination de sections syndicales (CGT, Sud, CNT, Unef), de collectifs et d'associations (Droit au logement, Droits devant...), a rassemblé 3.000 personnes selon les organisateurs et 1.800 selon la préfecture de police.
Les manifestants ont défilé de la place du Maréchal Juin (XVIIe arrondissement) au boulevard Haussmann (VIIIe), non loin de l'Elysée.
"On va dire au président des riches ce qu'on pense de tous les dégâts qu'il est en train de provoquer en France", avait lancé au micro Romain Altmann, d'Info-com CGT, en début de manifestation.
"Il y en a ras-le-bol de subir, on est trop loin de l'unité et c'est cette unité qu'on est venu chercher aujourd'hui", avait ajouté Mickaël Wamen (CGT Goodyear).
Dans le cortège, coloré et festif, des banderoles proclamaient: "Marchons sur l'Élysée. Point final au pouvoir des riches!", "S'unir pour ne plus subir", "Tous ensemble contre la casse sociale", ou encore "Contre Macron et son monde, prenons la rue!".
Drapeaux, fumigènes, fanfare et slogans ont animé le cortège composé de nombreux syndicalistes et militants politiques de gauche, principalement de la France insoumise et du NPA. Eric Coquerel, député (LFI) de Seine-Saint-Denis, comptait parmi les manifestants.
Une centaine de militants antifascistes, autonomes et anticapitalistes s'étaient placés en tête de cortège.
La manifestation n'a donné lieu à "aucun incident majeur, hormis une dizaine de dégradations (vitrines, distributeurs de billets)", a indiqué dans un communiqué la préfecture de police, précisant que les images de vidéosurveillance de la manifestation seraient étudiées pour "identifier les auteurs de ces faits et engager à leur encontre les procédures appropriées".
Des vitrines d'agences bancaires ont été brisées ainsi que celles de l'ambassade d'Arabie saoudite, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le Front social, qui juge trop timide l'opposition des confédérations syndicales au gouvernement, avait organisé une manifestation dès le lendemain de la présidentielle pour s'opposer au programme d'Emmanuel Macron.
Dans son "appel du 18 novembre", publié récemment, la coordination disait vouloir s'employer à "faire converger toutes les luttes qui rassemblent afin de créer les bases d'un mouvement interprofessionnel reconductible" avec les "salariés et chômeurs, jeunes et précaires, ouvriers et paysans, immigrés et auto-entrepreneurs".
Ses initiateurs vont inviter, mercredi à Paris, l'ensemble des syndicats, partis et associations hostiles au gouvernement pour convenir "d'une date, d'un lieu" unique pour rassembler les mécontentements.
Il faut "que ce soit le début d'une bagarre prolongée", celle de la "grève générale interprofessionnelle", a plaidé Gaël Quirante, de Sud-PTT. "On peut gagner et on va gagner!", a-t-il affirmé en fin de manifestation.
Jeudi, 80.000 personnes (selon la police) ont battu le pavé partout en France contre les réformes "libérales" du gouvernement, à l'appel d'organisations syndicales (CGT, FO, Solidaires, FSU) et de jeunesse (Unef, UNL, Fidl). C'est près de trois fois moins que lors de la première journée de contestation contre les ordonnances réformant le code du travail, le 12 septembre (223.000 manifestants).
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