A son arrivée au sommet social de Göteborg, dont il est le coorganisateur avec Stockholm, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a accentué la pression sur la Première ministre britannique Theresa May.
"L'horloge tourne. J'espère que nous serons capables d'avoir un accord en ce qui concerne les clauses du divorce au Conseil européen de décembre, mais il y a encore du travail à faire", a averti M. Juncker.
De son côté, Mme May a dit "espérer que l'UE répondra positivement (à son offre sur le Brexit, ndlr) afin (...) de parvenir aux meilleurs accords possibles à l'avenir qui soient bénéfiques aussi bien aux citoyens du Royaume Uni qu'à ceux des 27 autres pays de l'UE".
Theresa May fait partie des 25 dirigeants européens présents à Göteborg sur 28, même si son pays, qui s'apprête à quitter l'UE le 29 mars 2019, a toujours été farouchement opposé à une trop grande implication de l'Union européenne dans le domaine social.
A leur arrivée, les chefs d'Etat et de gouvernement ont affiché leur détermination à ne pas laisser ce sommet être phagocyté par les discussions sur la sortie du Royaume-Uni. "Au moins ce sommet-là ne sera pas pris en otage par le Brexit", a martelé Dalia Grybauskaite, la présidente lituanienne.
Pour les dirigeants de l'Union, l'heure est grave, à 18 mois des élections du Parlement européen, car les courants eurosceptiques ont le vent en poupe dans l'UE, comme en témoignent les résultats de récentes élections en Allemagne, en Autriche et en France.
"Nous avons observé une inquiétude croissante parmi les gens et une méfiance grandissante concernant les solutions politiques. Il est temps pour nous de remettre les citoyens au centre des préoccupations de l'UE, car l'Union, c'est nos citoyens d'abord", a plaidé le Premier ministre suédois Stefan Löfven dans son discours d'ouverture.
"Combattre les problèmes tels que les inégalités, le chômage, les pratiques anti-concurrentielles, ce n'est pas seulement juste moralement, c'est aussi intelligent car cela va augmenter notre productivité et renforcer nos économies", a assuré M. Löfven.
'Socle des droits sociaux'
Point d'orgue du sommet: la signature par les 28 Etats membres d'une grande déclaration contre le dumping social, baptisée "Socle européen des droits sociaux", certes sans portée légale mais censée au moins donner un signal aux peuples que les plus démunis d'entre eux ne sont pas oubliés.
Trois dirigeants européens vont parapher ce texte au nom de tous les autres: le président de la Commission Jean-Claude Juncker, celui du Parlement européen Antonio Tajani et le Premier ministre estonien Juri Ratas, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union.
La déclaration de Göteborg égrène vingt principes et droits supposés être respectés sur tout le continent européen, comme le droit à l'enseignement et à l'orientation professionnelle, l'égalité des chances et de traitement notamment entre hommes et femmes.
Elle fait aussi mention de "salaires minimum appropriés devant être garantis, à un niveau permettant de satisfaire aux besoins du travailleur et de sa famille compte tenu des conditions économiques et sociales du pays, tout en sauvegardant l'accès à l'emploi et les incitations à chercher un emploi".
"Mon souhait serait, et nous allons tout faire pour y arriver, que cette déclaration ne reste pas une énumération de voeux pieux, mais qu'au contraire, ils se concrétisent par des projets législatifs", a espéré M. Juncker.
Grande absente à Göteborg: la chancelière allemande Angela Merkel, en pleines négociations pour former un nouveau gouvernement de coalition.
"L'important, c'est qu'elle (Mme Merkel) arrive à un bon résultat. Nous avons besoin d'une Allemagne forte en Europe pour continuer les réformes", a estimé un haut fonctionnaire européen.
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