"Nous sommes prêts à échanger notre expérience et les informations provenant du renseignement avec les pays arabes modérés pour faire face à l'Iran", a déclaré le lieutenant-général Eisenkot au site d'information en ligne Elaph, fondé par un homme d'affaires saoudien et basé en Grande-Bretagne.
"Nous sommes prêts à partager l'information si nécessaire", a-t-il insisté comme Elaph lui demandait si Israël avait partagé du renseignement récemment avec Ryad.
Un responsable de l'armée israélienne a confirmé à l'AFP la teneur des propos de l'officier. Il a ajouté que l'entretien, effectué à Tel-Aviv avec un correspondant du site d'informations privé, était le premier du genre pour un chef d'état-major en exercice avec un média arabe depuis 2005.
Ces déclarations interviennent dans un contexte de fortes tensions sur plusieurs dossiers entre les deux poids lourds de la région, l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite.
L'Arabie saoudite n'a pas de relations diplomatiques avec Israël. L'Iran est quant à lui le grand ennemi d'Israël.
Les dirigeants israéliens répètent à l'envi que l'influence grandissante de l'Iran au Proche et Moyen-Orient et les inquiétudes qu'elle suscite parmi certains pays de la région créent une nouvelle convergence d'intérêts. Ils laissent entendre qu'elle pourrait conduire à une reconfiguration diplomatique dans une région où seuls deux pays arabes ont fait la paix avec Israël.
"Avec le président Donald Trump, il y a la chance d'une nouvelle alliance internationale dans la région et d'un plan stratégique majeur pour faire cesser la menace iranienne", a dit le général Eisenkot.
Israël s'alarme des activités nucléaires iraniennes et du danger que l'Iran, engagé militairement au côté du régime de Bachar al-Assad, n'établisse un nouveau front près des frontières israéliennes et ne trace un croissant stratégique continu passant par l'Irak, la Syrie et le Liban jusqu'à la Méditerranée.
L'Iran soutient un autre des grands ennemis d'Israël, le Hezbollah chiite libanais.
A la suite de la démission choc du Premier ministre libanais Saad Hariri, annoncée le 4 novembre à Ryad, le Hezbollah et l'Iran ont accusé l'Arabie saoudite de pousser Israël à attaquer le Liban.
"Nous n'avons aucune intention d'engager un conflit avec le Hezbollah au Liban et d'arriver à une guerre, mais nous ne pouvons pas accepter les menaces stratégiques venues de là-bas", a dit le général Eisenkot.
"Je suis très heureux de voir régner le calme de part et d'autre de la frontière depuis 11 ans (et la guerre du Liban de 2006). En revanche, nous assistons à des tentatives iraniennes d'escalade", a-t-il dit.
Israël promeut avec insistance l'idée que l'influence de l'Iran et les nouvelles réalités régionales annoncent une embellie de ses relations avec les pays arabes.
Une reconnaissance d'Israël par ces pays arabes paraît encore lointaine, mais cela n'empêche pas l'émergence de discrètes coopérations, selon experts et responsables. Ces coopérations sont très difficiles à confirmer de manière indépendante tant le sujet est sensible.
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