Le défi est de taille pour l'État. Selon les derniers décomptes officiels, le tremblement de terre, de magnitude 7,3, a fait 432 morts en Iran, tous dans la province de Kermanshah, et huit en Irak. Mais il a aussi détruit ou endommagé environ 30.000 logements.
Pressé mercredi soir sur la télévision nationale de donner l'assurance que, pour la quatrième nuit après la catastrophe, tous les sinistrés pourraient dormir dans un centre d'accueil ou sous une toile de tente, le chef des opérations de secours du Croissant rouge iranien, Morteza Salimi, n'a pas donné de réponse tranchée.
"Assurément, il est improbable que quiconque se retrouve sans abri dans les villes, et dans les villages, tous nos efforts sont tournés vers la réalisation de cet objectif", a dit M. Salimi.
Dans les zones rurales traversées par une équipe de l'AFP à une quinzaine de kilomètres au nord de Sar-e Pol-e Zahab, la grande ville (85.000 habitants) la plus touchée par la catastrophe, l'aide distribuée aux habitants mercredi matin était surtout le fait de particuliers.
Peu à peu néanmoins, ambulances, équipes du Croissant rouge ou soldats ont commencé à se déployer dans les villages, comme à Kouik, pour secourir la population. La tâche est rendue difficile par le nombre de villages à atteindre: près de 2.000, dans une zone vallonnée.
25.000 repas chauds
Selon l'agence officielle Irna, l'armée a distribué 25.000 repas chauds mercredi dans les zones sinistrées.
En matinée, le gouvernement a ordonné la poursuite des opérations de recherche d'éventuels survivants. Dans la soirée, M. Salimi a indiqué que l'ordre d'arrêter les recherches n'avait pas encore été donné. Aucun chiffre officiel n'était disponible sur le nombre de personnes sorties vivantes des décombres depuis dimanche soir.
Dans les villages traversés par l'AFP, la journée de mercredi a davantage été consacrée au déblaiement qu'à la recherche de corps. Dans ces zones arides où les températures sont déjà presque glaciales la nuit, la population s'inquiète à l'approche de l'hiver.
A Ghaleh Bahadori, village où la majorité des habitants n'a plus de toit selon un riverain, une trentaine de tentes du Croissant rouge avaient été livrées.
L'État n'est pas seul à venir en aide aux victimes du séisme. Les initiatives caritatives privées se multiplient, selon divers médias iraniens. L'équipe nationale de lutte a distribué ainsi mercredi une partie d'une grande collecte de dons en nature réalisée dans la capitale.
Une vingtaine de célébrités a organisé une collecte similaire à Kermanshah, et devait apporter jeudi les dons à la population des zones meurtries.
Shahram Nazeri, chanteur iranien de renommée mondiale, et le groupe Kamkarha doivent donner un concert le 20 novembre à Téhéran dont les bénéfices serviront à financer l'aide aux sinistrés.
En Iran, le bilan des dégâts occasionnés par la catastrophe se chiffrerait à 26.000 milliards de rials iraniens, soit environ 6,3 milliards de dollars américains (5,3 milliards d'euros), selon une première estimation donnée à l'agence de presse Isna par Mojtaba Nikkerdar, le gouverneur adjoint de la province de Kermanshah.
Cela correspond à environ 1,5% du PIB national prévu par le Fonds monétaire international pour 2017.
'Corruption'
Les gros dégâts subis à Sar-e Pol-e Zahab par les immeubles du Maskan-e Mehr, programme national de logements à bas prix réalisé sous la présidence de Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013), retenaient l'attention des médias iraniens et suscitaient l'indignation sur les réseaux sociaux.
"Le fait que des maisons construites par des particuliers [...] soient intactes alors que des bâtiments érigés par l'État soient gravement endommagés montre qu'il y a eu de la corruption", a estimé le président Hassan Rohani, selon son site internet officiel.
S'exprimant la veille sur le même sujet, M. Rohani avait dit qu'il fallait "chercher les coupables et les présenter à la population".
En conseil des ministres, le gouvernement a approuvé une série de mesures de prêts sans intérêts et de dons à destination des ménages ayant subi des dégâts chez eux pour leur permettre de remplacer leurs meubles ou équipements détruits.
A LIRE AUSSI.
Séisme en Iran: l'aide peine à arriver dans les zones reculées
Séisme en Iran: l'État face au défi de l'aide aux sinistrés
Séisme: plus de 400 morts en Iran, deuxième nuit dehors pour les rescapés
Séisme: plus de 300 morts en Iran, les secours à la recherche de survivants
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.