En cause, des contrats d'un montant global supérieur à 400.000 euros, passés par l'INA entre 2010 et 2014, sous sa présidence, et qui ne respecteraient pas les règles de mise en concurrence obligatoires lors de l'attribution de marchés publics.
Mathieu Gallet assistera à l'audience pour répondre personnellement à ces soupçons de "favoritisme", ont annoncé à l'AFP ses avocats, qui plaideront la relaxe.
L'affaire a démarré en 2015. La présidente de l'INA d'alors, Agnès Saal, fait scandale à cause de frais de taxis démesurés, qui lui vaudront d'être condamnée ultérieurement pour "détournement de fonds publics".
Cette polémique engendre un signalement du ministère de la Culture sur certaines dépenses de l'établissement depuis 2010. Une procédure qui provoque l'ouverture d'une nouvelle enquête, pour "favoritisme" cette fois, à l'encontre du prédécesseur de Mme Saal, Mathieu Gallet.
Dans son enquête consultée par l'AFP, la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE)? se concentre sur trois sociétés ayant travaillé avec l'INA dans des conditions douteuses.
D'un côté, Roland Berger Strategy, sélectionnée pour conseiller l'établissement public au terme d'un appel d'offres de seulement cinq jours ouvrés. De l'autre, Balises et l'institut de sondages Opinion Way, deux sociétés choisies sans mise en concurrence pour l'emploi de Denis Pingaud pour des missions de conseil personnel auprès de Mathieu Gallet. M. Pingaud, alors président de Balises après avoir été vice-président d'Opinion Way, écrivait notamment certains discours du président de l'INA, pour qui il a également travaillé un temps à Radio France.
Les faits concernant Opinion Way sont prescrits et ne seront pas examinés lors du procès. Tout comme les frais de réception de M. Gallet à l'INA - "plus de 2.300 euros par mois", selon un document de la Cour des comptes qui épinglait ces dépenses -, longuement évoqués dans l'enquête mais qui n'ont débouché sur aucune poursuite.
Le procès de M. Gallet souligne une nouvelle fois "les turpitudes au sein de l'INA", déjà mises en exergue par l'affaire Agnès Saal, a déclaré à l'AFP Jérôme Karsenti, avocat de l'association Anticor. "L'argent public n'était absolument pas considéré" dans l'établissement et "gaspillé", a-t-il estimé.
L'association, qui avait adressé une plainte au parquet de Créteil concernant la gestion de l'INA, se portera partie civile au procès jeudi.
L'enquête conduite par le parquet est entachée de nombreuses irrégularités procédurales et de "confusions" sur les termes relatifs à la conclusion de marchés publics, ont rétorqué les avocats de M. Gallet, Christophe Ingrain et Rémi Lorrain. Eux dénoncent la "partialité" du ministère public et sa "volonté de nuire" à leur client.
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