QUESTION: Votre 26e album sera le dernier. En êtes vous satisfait ?
REPONSE: "Je l'aime bien. Et j'en parle d'autant plus librement que je n'ai pas écrit beaucoup (une chanson). J'ai adhéré tout de suite aux idées qu'on m'a suggérées. C'est rare que je dise ça. En général, mes disques, je m'en fous".
Q: Vous abordez des thèmes inhabituels...
R: "+San Lorenzo+, jamais je n'aurais pensé chanter sur le pape. Cet homme qu'on croit, qu'on suit, qu'on écoute et qui doute, parce que c'est avant tout un homme, ça m'a plu. +La colline de la soif+, c'est sur le réchauffement climatique. Ca me préoccupe. +Le médecin de campagne+, ça me parle. J'ai trouvé que c'était délicatement écrit. C'est important que les chansons soient vraies".
Q: Sur "J'aimerais savoir", vous interrogez l'enfant que vous étiez...
R: "Je ne sais pas comment il me verrait aujourd'hui. Il y a des enfants qui connaissent tôt leur vocation. Moi je n'avais le désir de rien. C'est arrivé comme ça, après le bac. J'ai pris des cours de comédie. Aucun atavisme. Et je n'ai pas demandé à mon père de m'aider. Il m'a foutu dehors: +si tu veux être comédien, il faut que tu en vives. Tu ne pourras rentrer que si tu es malade+. Et il a refermé la porte".
Q: Avez vous encore plaisir à chanter ?
R: "C'est revenu. Parce que j'ai retrouvé ma voix. J'ai eu un problème au niveau des sinus qui affectait mes cordes vocales. Deux opérations, un an à travailler avec un prof. Je touche du bois là, j'ai une voix d'enfer. Même si j'ai baissé ma tonalité. A 70 ans on n'est plus ténor, je suis baryton".
Q: Votre tournée marche, vous rajoutez des dates (à La Seine Musicale du 26 décembre au 7 janvier, 14-15 mars)...
R: "Soyons véridiques: c'est un triomphe! Je n'ai jamais fait autant de monde! Je ne m'attendais pas à ça. Le succès m'a toujours suivi, mais comme ça faisait quatre ans qu'on ne m'avait pas vu... Le public a même rajeuni."
Q: Pourquoi apparaissez-vous sur scène avec un noeud papillon dénoué ?
R: "J'ai piqué ça à Frank Sinatra. C'est vachement mieux que le noeud pap' fermé. Sinon, ça vous fait un double menton quand vous chantez et une tronche de pastèque."
Q: Certaines de vos chansons ont suscité des polémiques. Estimez-vous avoir été mal compris ?
R: "Complètement. Parce que je dis +je+, les gens ne font pas la différence. Quand je chante, ils se disent, +il le pense vraiment+. Mais j'incarne un personnage! Je ne suis pas l'homme de mes chansons. Je ne prends pas mon stylo en me disant +qu'est-ce que je vais faire pour les emmerder cette fois?+"
Q: Mais vous aimez bien parfois appuyer là où ça fait mal, non ?
R: "J'ai l'impression de capter ce qu'il y a dans l'air. Là, par exemple, ce qui me choque, c'est fixer l'âge de consentement à un acte sexuel à 13 ans. Ma petite-fille a 13 ans! Je ne veux pas, moi! C'est un bébé, qu'est-ce qu'elle va consentir à coucher avec un mec? Je n'écris plus de chansons. Mais la prochaine ç'aurait été sur ça!"
Q: Y a-t-il des choses que vous ne pourriez plus sortir aujourd'hui ?
R: "Plein! Qu'est-ce que j'ai pris dans la gueule! Encore aujourd'hui, je suis un dangereux machiste! Dans +Etre une femme+, tout ce que je disais, elles le font aujourd'hui. Pilote d'avion, chauffeur de bus... Elles font des métiers de mecs! Est-ce dégradant? Pourtant, de nombreuses associations féministes m'ont bastonné".
Q: Pourquoi faites-vous la tête sur vos pochettes d'albums ?
R: "Mais parce que je n'aime pas faire de photos! Sur scène, je me marre avec le public! Mais quand il faut poser... Je n'y arrive pas. Je ne ferai jamais la publicité pour Chanel hommes! Alors les gens disent, +il fait la gueule+. Mais non! Je n'aime pas les photos, c'est tout! J'ai une timidité. Et j'aime pas ma gueule".
Q: Vous arrêtez la chanson mais pas le théâtre...
R: "Je veux finir par là où tout a commencé. La chanson m'a procuré un bonheur énorme. Je finis sur une bonne note. Je me sens incapable de me renouveler, j'ai tout dit. Je préfère retourner au théâtre, faire rire, émouvoir".
Q: Quel regard portez-vous sur votre vie ?
R: "Je me suis éclaté. J'ai toujours eu des aventures, des incidents, des femmes complètement folles... Et je m'en sors à chaque fois. Je suis assez imperturbable. J'attends que ça passe."
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