A l'approche de l'hiver, l'aide aux sinistrés dans cette région de l'ouest de l'Iran est un défi majeur. Selon une estimation officielle, 12.000 logements ont été détruits, et 15.000 autres endommagés par le tremblement de terre, d'une magnitude de 7,3.
La République islamique observait mardi une journée de deuil national à la mémoire des victimes de cette catastrophe ayant fait 430 morts et près 7.460 blessés, tous recensés dans la province de Kermanshah, frontalière de l'Irak, selon le dernier bilan des autorités.
A cela s'ajoutent 8 morts et 336 blessés en Irak.
"Les opérations de recherche touchent à leur fin et les équipes évaluent la situation en permanence pour savoir s'il y a encore des personnes à extraire des décombres", a déclaré à la télévision publique Behnam Saïdi, porte-parole de la cellule de crise ad hoc mise en place par le gouvernement.
Selon les autorités, sept villes et près de 2.000 villages ont subi des dégâts. Plusieurs villages ont été rasés, et des dizaines de milliers de familles ont passé une deuxième nuit hors de chez eux.
"L'urgence est désormais de fournir des solutions pour le chauffage, le logement et la nourriture", a déclaré sur la télévision nationale Pir Hossein Koolivand, le chef du service national de secours iranien.
Arrivé dans la matinée à Kermanshah (environ 420 km au sud-ouest de Téhéran), le président iranien Hassan Rohani, s'est ensuite rendu à Sar-e Pol-e Zahab, la ville la plus frappée par la catastrophe.
Résistance
"Je veux assurer tous ceux qui souffrent que le gouvernement a commencé à agir avec tout son pouvoir et qu'il s'efforce de résoudre (leurs problèmes) le plus vite possible", a-t-il déclaré, exhortant les acteurs de la reconstruction à venir et à agir de manière coordonnée.
Les tremblements de terre sont fréquents en Iran. Le séisme de décembre 2003 (31.000 morts), qui avait anéanti la ville historique de Bam (sud), et celui de juin 1990 - 40.000 morts dans le nord du pays - restent profondément gravés dans la mémoire collective.
Les zones frappées par la catastrophe ont été un théâtre majeur des combats de la guerre entre l'Irak et l'Iran (1980-1988) et en portent encore aujourd'hui les stigmates. Sar-e Pol-e Zahab, en particulier, a été un symbole de la résistance de longue haleine de l'Iran dans cette guerre déclenchée par l'Irak.
En signe de deuil, la télévision nationale arborait un bandeau noir dans un coin de l'écran. Elle diffusait par intervalles un diaporama présentant les dégâts et les victimes sur l'air de "Sad Lisa", chanson du Britannique Cat Stevens (Yusuf Islam depuis sa conversion à l'islam).
Plusieurs journaux de la capitale ont également adopté une mise en page de circonstance sur leur une pour montrer leur solidarité avec les victimes.
La province de Kermanshah est principalement peuplée de Kurdes. Fait inhabituel, le quotidien gouvernemental Iran titrait en kurde : "L'Iran pleure avec Kermanshah".
Soutien psychologique
Si les opérations de recherche touchaient à leur fin à la mi-journée, les besoins en aide d'urgence étaient toujours importants.
"Aujourd'hui, nous avons envoyé nos ambulances dans les villages des zones touchées par le séisme pour aider les personnes secourues hier, notamment pour changer leurs pansements ou bandages", a indiqué M. Koolivand, mentionnant aussi le déploiement d'"équipes de soutien psychologique".
Lundi, le gouvernement avait annoncé avoir envoyé à destination des sinistrés 22.000 tentes, 52.000 couvertures ainsi que près de 17 tonnes de riz et 100.000 conserves alors que plus de 200.000 bouteilles d'eau ont été distribuées.
Cité par les médias iraniens, plusieurs responsables locaux estimaient néanmoins mardi matin que les efforts de l'État étaient encore insuffisants pour répondre à la détresse des populations locales.
Selon les autorités, la desserte en eau et en électricité était progressivement rétablie dans la majeure partie des zones touchées.
Symbole d'espoir, selon l'agence de presse iranienne Tabnak, une petite fille prénommée Ava est née dans l'un des trois hôpitaux de campagne.
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