Ce siège, imposé par une coalition militaire arabe sous commandement saoudien "est oppressant et le monde entier dort", ont scandé des manifestants qui se sont rassemblés devant le bureau des Nations unies.
"Le peuple yéménite est assiégé", a lancé Amine Mohammed, un habitant de Sanaa.
Une fillette avait le visage peint une moitié en noir, l'autre moitié en blanc, et portait un voile rouge fleuri pour compléter les couleurs du drapeau yéménite. Il y avait aussi des hommes âgés, dont un portant un fusil à l'épaule en signe de défi.
Après le tir d'un missile balistique début novembre par les rebelles houthis intercepté au-dessus de la capitale saoudienne, la coalition arabe a accusé l'Iran d'avoir fourni ce type de missile aux rebelles, renforçant le blocus maritime, aérien et terrestre autour du Yémen.
Il y a eu une annonce durant le week-end d'un léger desserrement de l'étau, mais cet allègement a été jugé insuffisant par les Nations unies et des ONG qui ont mis en garde contre des risques de famine.
Lors de la manifestation à Sanaa, un dirigeant rebelle, Saleh al-Samad, a une nouvelle fois exigé "la fin du blocus", sinon "nous serons forcés de développer nos capacités et de faire du mal aux nations de l'agression".
La guerre au Yémen oppose les forces gouvernementales, qui ont été chassées en septembre 2014 de Sanaa, aux rebelles Houthis, issus de la minorité zaïdite (branche du chiisme), très présente dans le nord, à la frontière saoudienne.
En mars 2015, le gouvernement yéménite du président Abd Rabbo Mansour Hadi a reçu le soutien de la coalition emmenée par Ryad, mais les forces loyalistes regroupées dans le sud peinent à remporter des victoires décisives.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, le conflit a fait plus de 8.650 morts et quelque 58.600 blessés, dont de nombreux civils.
A travers la capitale yéménite, des habitants se révoltent face à l'aggravation de la situation, alors que les prix des carburants ont augmenté de 60% et ceux de l'eau en citerne de 133%, selon l'ONU.
"Nous sommes ici depuis près d'une semaine pour avoir de l'essence", se lamente un résident, Fouad Al-Harazi, alors que des personnes font la queue devant une station-service fermée.
Amer Ali, un fonctionnaire, surenchérit: "L'augmentation des prix de l'essence a fait bondir les prix de la nourriture. Le Yéménite moyen ne peut survivre".
Dans un hôpital gouvernemental, un médecin, Mohammed al-Ayzari, explique que son département chargé des cas de malnutrition est débordé. "Il y a pénurie de fournitures médicales et de matériels de laboratoire".
Selon l'ONU, le Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, connaît "la pire crise humanitaire au monde".
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