Dans la nuit, quatre corps, dont ceux d'une femme et d'un enfant, ont été sortis des décombres: c'est ici que la moitié des victimes irakiennes --le bilan officiel fait état de huit morts-- sont décédées.
Et la menace plane encore, assurent les habitants, qui redoutent tout à la fois d'éventuelles répliques et des fissures dans le barrage proche, sur le fleuve Diyala.
Autour des décombres des maisons entièrement détruites ou aux murs endommagés par le secousse d'une magnitude de 7,3, des attroupements se forment.
Nizar Abdullah a passé la nuit avec les autres voisins à inspecter les ruines de la maison qui jouxte la sienne. La bâtisse qui se dressait autrefois sur deux étages n'est plus qu'un immense tas de pierre et de béton.
"Il y avait huit personnes à l'intérieur", rapporte-t-il à l'AFP.
Certains membres de la famille ont pu s'échapper à temps, mais "la mère de famille et un des enfants ont été sortis morts des décombres par des voisins et des membres des services de secours", affirme ce Kurde irakien de 34 ans.
En tout, selon les autorités, quatre personnes sont donc mortes à Darbandikhan et trois autres ailleurs dans la province de Souleimaniyeh, zone montagneuse à plus de 150 kilomètres au nord de Bagdad. Une huitième personne est morte dans la province de Diyala, plus au sud, selon les autorités.
"On n'avait pas vu ça ici depuis un siècle au moins", a affirmé à l'AFP un responsable local à Darbandikhan.
Louqman Hussein, 30 ans, se rappelle du moment où la terre a commencé à trembler. C'était exactement à 18H18 GMT, selon l'Institut géologique américain (USGS), et la secousse s'est produite à une profondeur de près de 25 kilomètres.
"D'un coup, l'électricité a été coupée", raconte-t-il à l'AFP. "J'ai senti une violente secousse et aussitôt avec ma famille nous sommes sortis de la maison".
Peur du barrage
Lui est revenu. Mais, affirme Akram Wali, 50 ans, "de nombreuses familles sont parties de leur maison et se sont réfugiées chez des proches en dehors de Darbandikhan".
Car dans la nuit, les autorités du Kurdistan irakien, redoutant que le barrage de Darbandikhan n'ait été touché, ont appelé les habitants de la zone sud de la ville à quitter les environs.
Jusqu'ici, le barrage tient bon et aucun dégât majeur n'y a été enregistré, assurent les responsables aux 40.000 habitants de la zone.
Taha Mohammed, 65 ans, lui, ne veut plus bouger. Devant sa maison, dont il ne reste plus rien, l'homme vêtu du pantalon bouffant traditionnel kurde regarde consterné les dégâts.
"On est tous sortis en courant et personne n'a été blessé dans ma famille", se félicite-t-il. En revanche, en termes matériels, il a tout perdu.
"Le gouvernement irakien doit aider les sinistrés, certes nous sommes Kurdes mais nous sommes aussi Irakiens", renchérit son voisin Yassin Qassem, dont la maison est fortement endommagée.
La région autonome et le pouvoir central à Bagdad sont à couteaux tirés depuis la tenue il y a près de deux mois d'un référendum d'indépendance kurde.
La Turquie, plus au nord, où le séisme a également été ressenti, a envoyé de l'aide humanitaire ainsi qu'un avion médical. Le porte-parole du gouvernement a annoncé acheminer "1.000 tentes et 4.000 couvertures, tandis que le Croissant-Rouge turc envoie 3.000 tentes et 3.000 couvertures".
Si la secousse a touché l'Irak, c'est l'Iran voisin qui a enregistré le plus de victimes, avec au moins 328 morts, selon un nouveau décompte donné lundi matin par la médecine légale, citée par la télévision d'Etat iranienne.
Selon ce dernier bilan, il y a également 2.530 blessés.
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