"Je suis disposé et j'ai toujours été disposé à accepter la réalité d'une autre relation avec l'Espagne", a-t-il déclaré au journal avant de préciser qu'il était prêt à envisager une autre solution que l'indépendance.
"C'est toujours possible! Moi qui ai été indépendantiste toute ma vie, j'ai travaillé pendant trente ans à obtenir un autre ancrage de la Catalogne dans l'Espagne!", a-t-il répondu.
"Je suis toujours pour un accord", a-t-il insisté, accusant le Parti populaire (PP, conservateur) du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy d'être responsable de la montée de l'indépendantisme.
L'indépendantisme a été alimenté en Catalogne par l'invalidation en 2010 d'un statut d'autonomie conférant de très larges compétences à la Catalogne, une annulation partielle ordonnée par la Cour constitutionnelle, saisie par le PP.
Carles Puigdemont est parti en Belgique après la déclaration d'indépendance votée au parlement catalan le 27 octobre, suivie quelques heures plus tard de la mise sous tutelle de sa région par le gouvernement central qui a immédiatement ordonné sa destitution et celle de son gouvernement.
Le gouvernement de Mariano Rajoy avait aussi dissous le parlement et convoqué des élections régionales pour le 21 décembre, auxquelles le dirigeant séparatiste envisage de se présenter même s'il est visé par un mandat d'arrêt de la justice espagnole, notamment pour "rébellion".
Il précise cependant dans l'entretien qu'il veut être le candidat d'une liste unitaire, ce qui semble difficilement réalisable à ce stade. Son parti, le conservateur PDeCAT, est en difficulté dans les sondages, dépassé par la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) avec laquelle il s'était allié pour gouverner depuis fin 2015 mais qui veut désormais se présenter en solitaire.
"Je ne serai candidat que s'il y a un rassemblement", déclare M. Puigdemont en précisant qu'il explore la possibilité de se présenter en représentation d'une plateforme d'électeurs sans étiquette mais soutenue par les partis.
M. Puigdemont avait déjà déclaré le 31 octobre qu'il fallait "ralentir" le processus d'indépendance pour éviter des troubles, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
"Nous avons été obligés d'adapter notre plan de travail pour éviter la violence" et "si cette attitude a pour prix de ralentir le déploiement de la République, alors il faut considérer que c'est un prix à payer raisonnable dans l'Europe du 21e siècle", avait-il expliqué.
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