Sur 99% des bulletins dépouillés, M. Pahor (centre gauche), 54 ans, le favori de l'élection à ce poste essentiellement honorifique, obtenait 52,99% des voix contre 47,01% pour son adversaire, un élu local de 39 ans. La participation était, à ce stade du dépouillement, de 41,58%.
Borut Pahor, qui misait sur une réélection au premier tour, a dit "entendre" les critiques qui ont fait que ce résultat a été plus serré qu'attendu. "Les gens attendent du président des interventions plus fréquentes et plus claires sur les questions importantes", a-t-il estimé.
Son adversaire, candidat sans étiquette et maire d'une petite ville, s'est quant à lui félicité de son score "alors qu'on nous disait au début de la campagne que nous n'avions aucune chance".
M. Sarec s'était fait connaître pour ses imitations d'hommes politiques slovènes avant de se recycler dans la politique. Il a fait campagne sur le rejet des élites.
Il avait créé la surprise avec 24,93% des voix au premier tour le 22 octobre, devançant sept autres candidats.
Quelque 1,7 million d'électeurs étaient appelés aux urnes mais ils ont été peu nombreux à se déplacer, comme au premier tour.
Le dirigeant du principal parti d'opposition conservateur, Janez Jansa, dont le candidat avait été éliminé le 22 octobre, n'avait appelé à voter pour aucun des deux finalistes, de sensibilité sociale-démocrate, jugeant qu'ils étaient "les deux nuances d'une même couleur rouge".
"Coeurs slovènes" et Catalogne
Ce désintérêt des électeurs, à quelques mois de législatives prévues pour 2018, contraste avec le zèle mis par M. Pahor à cultiver une image de modernité et de proximité avec les citoyens, ce qui lui vaut d'être régulièrement qualifié de "populiste" par ses adversaires et critiqué pour avoir "banalisé" la fonction.
Ancien mannequin, cet ex-membre de la direction du Parti communiste slovène, puis membre du Parti social-démocrate, se flatte notamment d'avoir plus de 40.000 abonnés sur Instagram, où il poste souvent des images privées.
Le chef de l'Etat se targue d'avoir parcouru plus de 700 km à pied au cours de la campagne, dans ce pays de deux millions d'habitants, membre de l'Union européenne depuis 2004.
Parmi les responsables européens qui ont unanimement affiché leur solidarité avec le gouvernement espagnol dans ses démêlés avec la Catalogne, le président Pahor a fait entendre une voix plus nuancée.
Il y a quelques semaines, il avait en effet déclaré : "beaucoup, beaucoup de coeurs slovènes battent pour le peuple catalan", rappelant que la Slovénie avait "acquis l'indépendance par l'autodétermination", en 1991, dans le contexte très particulier de la désintégration de l'ex-Yougoslavie.
Sans étiquette, le vainqueur était soutenu par le Parti social-démocrate, formation dont il fut le dirigeant et qui est depuis 2014 membre de la coalition du Premier ministre centriste Miro Cerar.
Nommé Premier ministre en 2008, M. Pahor avait dû quitter ses fonctions en 2011 sur fond de grave crise économique, avant de réussir un retour triomphal à la présidence en 2012.
Il était à la tête du gouvernement lorsque la Slovénie avait été touchée de plein fouet par le crise financière et bancaire. En 2013, ce pays avait évité de justesse un plan de renflouement international pour ses banques.
La Slovénie a aujourd'hui l'une des croissances économiques les plus dynamiques de l'UE, attendue à autour de 4% en 2018.
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