"Ils ont spéculé sur le fait que le Venezuela se déclarerait en défaut (de paiement). Jamais ! Le défaut (de paiement) ne se produira jamais au Venezuela", a asséné M. Maduro dans son intervention télévisée dominicale.
"Le Venezuela aura toujours une stratégie claire, et maintenant notre stratégie est de renégocier et de refinancer toute la dette", a-t-il assuré, martelant: "Que ce soit clair pour tous les créanciers et tous les agents financiers !"
A Caracas, le président Maduro, fragilisé depuis plusieurs mois par une crise économique, politique et humanitaire, a convoqué pour lundi une réunion de créanciers internationaux pour tenter de renégocier la dette.
Les observateurs demeurent réservés sur le succès à attendre de cette rencontre qui aura lieu à 14H00 heure locale (18H00 GMT), puisque Washington interdit à ses banques et à ses citoyens d'acheter de nouvelles obligations ou de négocier des accords proposés par le gouvernement vénézuélien.
Difficile dès lors d'imaginer que des créanciers américains - selon Caracas, 70% des détenteurs de bons vénézuéliens sont issus des Etats-Unis ou du Canada - se rendent à l'invitation de M. Maduro, qui accuse les Etats-Unis de "persécution financière" visant à asphyxier le Venezuela en raison de son gouvernement socialiste.
De surcroît, les deux personnes désignées par le pouvoir pour renégocier cette dette, le ministre des Finances Simon Zerpa et le vice-président Tarek El Aissami, sont directement frappées par des sanctions empêchant tout Américain de traiter avec eux.
En parallèle, à New York, un comité spécialisé de l'ISDA (Association internationale des produits dérivés) se penchera aussi sur la question vénézuélienne à 12H00 heure locale (17H00 GMT).
Ce comité composé de 15 sociétés financières doit décider des suites à donner au retard récemment accumulé par Caracas dans le remboursement d'une somme de 1,16 milliard de dollars, qui vendredi n'avait toujours pas été reçue par les créanciers.
La dette extérieure du Venezuela est évaluée à 150 milliards de dollars, mais ses réserves en devises ont fondu à 9,7 milliards. D'ici à la fin de l'année, il doit rembourser 1,47 à 1,7 milliard, puis huit milliards en 2018.
Pour un Etat, un éventuel défaut partiel ou total peut être prononcé par le gouvernement concerné, une agence de notation, un créancier privé ou l'ISDA.
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