Depuis Bruxelles, où il se trouve depuis le 30 octobre avec quatre ex-membres de son gouvernement, le président destitué de Catalogne, Carles Puigdemont, visé par un mandat d'arrêt européen à la demande de la justice espagnole, a appelé les indépendantistes à faire entendre une "clameur commune".
"Bien que nous soyons loin pour certains d'entre nous, que d'autres soient en prison, nous avons là un rendez-vous pour exprimer dans une clameur commune, forte et claire, que nous voulons la liberté et la démocratie, et que nous voulons le retour à la maison de tous ceux qui sont en prison ou à l'étranger", a lancé le leader séparatiste dans un message diffusé sur la télévision catalane TV3.
"L'Union européenne doit arrêter de détourner le regard", a-t-il dit, alors que la Catalogne a été secouée depuis plusieurs semaines par des manifestations où l'on dénonce, parfois même en anglais l'existence de "prisonniers politiques".
Carles Puigdemont, qui tente pour l'instant sans succès de constituer une liste commune indépendantiste en vue des élections du 21 décembre convoquées par le gouvernement central à la suite de la déclaration d'indépendance du parlement catalan, s'efforce "d'attirer l'attention de l'étranger".
Dans une tribune dans le quotidien français Libération, le leader séparatiste a de nouveau mis en cause l'impartialité de la justice espagnole, accusée de manquer "d'indépendance et de neutralité".
La manifestation est prévue pour 17h00 (16h00 GMT), à l'appel de l'Assemblée nationale catalane (ANC) et Omnium, les deux puissantes organisations séparatistes, pour appeler à la libération de leurs deux leaders incarcérés notamment pour sédition, ainsi que celle de huit ex-membres du gouvernement catalan destitué à la suite de la déclaration d'indépendance du 27 octobre.
Rajoy à Barcelone dimanche
Le rendez-vous, initialement programmé pour le 12 novembre, a été avancé d'un jour pour faire écho au 11 septembre, jour de la fête nationale catalane, la Diada, qui est l'occasion de rassemblements massifs. Les organisateurs espèrent la même affluence que lors de ces rassemblements.
L'influente maire de Barcelone, Ada Colau (gauche), qui n'est pas indépendantiste mais appelle de ses voeux un référendum, a annoncé sa participation. Reste à savoir si sera présente la présidente indépendantiste du parlement catalan Carme Forcadell, libérée sous caution vendredi après une nuit en prison et figure incontournable du mouvement.
L'élue, entendue jeudi par un juge de la Cour suprême avec cinq autres parlementaires catalans dans le cadre d'une enquête pour "rébellion", "sédition" et "malversations", a évité la détention provisoire après s'être engagée à respecter le cadre légal.
Dans son arrêt, le juge Pablo Larrena indique que les élus ont devant lui "renoncé à toute activité politique future", ou dans le cas où ils poursuivraient leur carrière, "renoncé à tout acte hors du cadre constitutionnel".
Les parlementaires ont également relativisé lors de leur audition la portée de la déclaration d'indépendance, en expliquant qu'elle était sans effets juridiques. Une ligne de défense qui pourrait inspirer les autres séparatistes détenus, rapportent plusieurs journaux.
Selon le député Joan Josep Nuet, entendu aux côtés de Mme Forcadell, le juge a montré la "voie d'une désescalade judiciaire", qu'il "faut savoir lire". Le parlementaire, le seul des députés poursuivis à n'avoir pas voté la déclaration d'indépendance, a rejeté l'idée que la présidente de cette assemblée régionale ait commis une "trahison".
A sa sortie de prison, Carme Forcadell elle-même a affirmé qu'elle et les autres députés rentraient "à la maison avec la conscience tranquille".
La déclaration d'indépendance, qui faisait suite au référendum interdit du 1er octobre, a été suivie de la mise sous tutelle de la Catalogne par le gouvernement central, qui a destitué son exécutif, dissous son parlement et convoqué des élections régionales.
Le chef du gouvernement Mariano Rajoy est attendu dimanche à Barcelone pour soutenir les candidats locaux de sa formation, le Partido Popular (PP). Jusqu'alors alliés de Puigdemont dans le gouvernement catalan, le parti de gauche indépendantiste ERC, est donné favori pour ce scrutin par les sondages, même s'il n'aurait pas la majorité absolue et devrait recourir à des alliances.
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