Présentés vendredi à un juge antiterroriste, ils ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", a indiqué samedi une source judiciaire. Le huitième mis en examen a été placé sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet.
Au total, dix personnes, âgées de 18 à 65 ans, avaient été arrêtées mardi lors d'une opération antiterroriste franco-suisse, dont neuf en France. L'une d'elles a été remise en liberté. La dixième, une Colombienne de 23 ans interpellée en Suisse, a été placée en détention provisoire pour trois mois, à la demande du ministère public du pays.
Parmi les personnes arrêtées figurent un Suisse de 27 ans, décrit par le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, comme un "prétendu imam" qui aurait endoctriné les autres, un ancien militaire de 65 ans converti à l'islam et deux frères suivis pour radicalisation.
Il s'agissait "d'un groupe d'individus qui correspondent sur des réseaux sécurisés (...) et qui tenaient des propos extrêmement violents", a indiqué vendredi sur franceinfo le procureur de Paris, François Molins, évoquant "un passage à l'acte dans les mois (à venir) en France avec des cibles, par contre, qui étaient plutôt indéterminées".
Selon une source judiciaire, certains se disent "explicitement partisans" de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).
D'après les premiers éléments de l'enquête, aucune arme n'a été retrouvée au cours des perquisitions en France, dans le Sud-Est et en région parisienne, mais du matériel informatique a été saisi.
Menace constante
Cette opération, menée en France par la Sous-direction antiterroriste (SDAT) en cosaisine avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), est intervenue dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en France le 19 juillet et d'une procédure pénale lancée en Suisse en juin 2016.
Le Suisse de 27 ans était également "en lien" sur les réseaux sociaux avec un adolescent de 13 ans, soupçonné de préparer une attaque jihadiste au couteau. Ce jeune Français avait été arrêté en région parisienne la nuit précédant la fête de la musique le 21 juin, selon des sources proches du dossier. "Sur le point de passer à l'acte", selon l'une de ces sources, il avait été mis en examen et écroué.
Il s'agit du plus jeune suspect connu poursuivi en France pour un projet d'attentat.
L'opération franco-suisse a eu lieu moins d'une semaine après la sortie de la France de l'état d'urgence, un régime d'exception instauré après les attaques jihadistes qui avaient fait 130 morts le 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis. Ce dispositif a été remplacé par une nouvelle loi antiterroriste qui renforce les pouvoirs de l'exécutif.
Depuis le début de l'année 2017, deux attentats ont été commis en France, le 20 avril sur les Champs-Élysées à Paris et le 1er octobre à la gare Saint-Charles à Marseille (sud-est). Ils ont fait trois morts.
La France vit sous une constante menace terroriste, avec une vague d'attentats jihadistes qui ont fait 241 morts depuis 2015.
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