Le Premier ministre a achevé sa visite de trois jours aux Antilles en se rendant à Saint-Barthélemy, où il a visité deux hôtels sinistrés ainsi qu'un chantier de déblaiement. Il a aussi rencontré à Gustavia le président de la petite collectivité de cette île paradisiaque des Antilles du nord, Bruno Magras (LR).
Un peu plus tôt, le chef du gouvernement avait annoncé des mesures financières pour favoriser le redécollage de l'économie de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy.
Les entreprises des deux îles "ne paieront pas de charges sociales patronales" jusqu'en novembre 2018, a annoncé M. Philippe lors d'un discours dans le chef-lieu de la partie française de Saint-Martin, Marigot.
L'État va aussi accorder une aide de 62 millions d'euros à la collectivité territoriale de Saint-Martin afin de compenser le manque à gagner de la collectivité en termes de recettes fiscales.
"Certains s'étonnent qu'il n'y ait pas un plan de l'État de X milliards d'euros pour la reconstruction de Saint-Martin. Ce n'est pas ma manière de concevoir la politique (...) Les outre-mer ont trop longtemps souffert de ce qu'on appelle parfois la maladie des annonces et du syndrome des promesses de tarmac", a plaidé le Premier ministre qui a aussi annoncé qu'un membre du gouvernement se rendrait sur place "tous les deux mois".
M. Philippe, qui s'est entretenu avec Daniel Gibbs, le président de la collectivité de Saint-Martin, a confirmé le mécanisme d'aide "d'urgence" pour les Saint-Martinois les plus démunis, promis par Emmanuel Macron lors de sa visite il y a un mois et demi.
La collectivité ayant réclamé qu'il ne s'agisse pas d'un versement en espèces, un système de cartes prépayées, utilisables exclusivement sur la partie française de l'île, a été retenu et sera opérationnel "dans dix jours" selon M. Philippe. L'aide accordée à quelques milliers de bénéficiaires s'élèvera à 300 euros par adulte et 100 euros par enfant (plafond de 900 euros par famille).
Dans la matinée, le Premier ministre avait supervisé la rentrée scolaire dans une des écoles primaires de l'île dans la commune populaire de Quartier-d'Orléans. "On a une rentrée qui, globalement, et je le dis avec humilité, se passe bien et c'est indispensable parce que c'est un des éléments du retour à la normale, qui sera long mais est en route", a-t-il dit déclaré, aux côtés des ministres Jean-Michel Blanquer (Éducation) et Annick Girardin (Outre-mer).
Lenteur des assurances
Conformément à l'objectif du gouvernement, tous les élèves ont repris le chemin des classes lundi, même si quatre établissements restent impraticables et qu'un système de rotations matin/après-midi des élèves a dû être mis en place dans certaines écoles.
Le Premier ministre, qui a également rencontré des commerçants? à Grand-Case, a été interpellé à plusieurs reprises sur la lenteur des remboursements des assurances: "De l'argent, il nous faut de l'argent tout simplement, on ne fait pas la mendicité, on paie nos assurances, de l'argent pour reconstruire nos maisons, on a eu zéro centime jusqu'à maintenant", lui a lancé une Saint-Martinoise.
"Aujourd'hui, on attend les remboursements de l'assurance. On n'a encore rien touché, donc on ne peut pas redémarrer", a aussi expliqué Sandra Vaudelle qui gère avec son mari un magasin d'arts de la table, pillé à de nombreuses reprises après Irma. "On essaie de faire en sorte que ça avance", lui a répondu le Premier ministre.
Le dossier central de la reconstruction pose lui un choix complexe: reconstruire comme avant, et risquer dans un an ou deux une catastrophe similaire? Ou tenter un nouveau Saint-Martin, quitte à perdre les quelque 30.000 habitants de l'île surtout soucieux de retrouver un toit solide et un gagne-pain? Le préfet Philippe Gustin doit remettre ??le 10 novembre un rapport sur le sujet.
Mais l'État affiche déjà sa volonté d'une reconstruction exemplaire. "Nous ne pouvons pas reconstruire comme si rien ne s'était passé", plaide le Premier ministre depuis samedi. La question principale concerne le nombre important d'habitations sans permis, dont la reconstruction au même endroit pourrait être freinée.
Après un passage en Martinique samedi et en Guadeloupe dimanche, M. Philippe doit quitter les Antilles ??lundi soir pour Paris.
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