"Dépenser moins pour dépenser mieux, au-delà d'une philosophie, c'est notre méthode. Dépenser moins, car l'argent public est précieux. Dépenser mieux, parce que les députés doivent vivre avec leur temps (...) Nous devons, d'abord, en finir avec des dépenses injustifiables aux yeux des Français, comme la gratuité de transport à vie dont bénéficiaient les anciens députés, la majoration des retraites des parlementaires ou les avantages des anciens présidents", précise le député macroniste d'Ille-et-Vilaine.
Le détail de ce premier volet d'économies sera présenté mercredi devant le bureau de l'Assemblée nationale, a confirmé au JDD M. Bachelier, qui mise sur 1 million d'économies cette année, 10 millions en 2018 et 15 millions par an ensuite, jusqu'à la fin de la législature. Le budget annuel du Palais Bourbon est actuellement de 550 millions.
Outre la fin de la gratuité du train pour les anciens députés, déjà mise en oeuvre, le collège des questeurs veut supprimer, à compter du 1er janvier 2018, les privilèges dont jouissent actuellement pendant dix ans les anciens présidents de la chambre basse (voiture avec chauffeur, collaborateur, bureau à l'Assemblée nationale), ce qui représente une économie de "330.000 euros par an".
Selon Florian Bachelier, "pour redevenir audible, l'Assemblée nationale doit commencer par devenir exemplaire, au plan individuel et collectif", avant, dans un second temps, de "rattraper le retard dans les crédits pour les collaborateurs, les espaces de travail ou les moyens informatiques".
"Nous souhaitons, avec le collège des questeurs, réorganiser la maison" et donner aux députés une "souplesse de fonctionnement", ce qui "permet en outre d'économiser de l'argent public", dans la perspective de "la réduction d'un tiers du nombre de parlementaires" voulue par le président de la République, ajoute M. Bachelier.
Concrètement, il va ainsi proposer "l'interruption de l'opération d'extension de l'Assemblée à l'hôtel de Broglie, qui coûterait 100? millions d'euros" -mais cette mesure ne fait pas l'unanimité au sein des questeurs-, "la diminution de notre budget et la restitution d'une partie des économies".
Les économies à l'Assemblée nationale ont été engagées dès la présidence de Jean-Louis Debré et poursuivies depuis, rappelle toutefois l'ancien député PS René Dosière, qui s'était spécialisé dans les finances publiques et le budget de l'Elysée notamment. "Aujourd'hui, il n'y a plus de privilèges pour les députés. Certaines propositions des questeurs sont populistes", affirme-t-il.
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