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Mois sans tabac: "Je le fais pour moi, pour mes enfants"

"Je le fais pour moi, pour mon entourage, mes enfants": comme un peu plus de 125.000 Français, Jacques s'est lancé le défi d'arrêter de fumer à l'occasion du mois sans tabac. Ce bistrotier, Anne et Blandine, nous racontent comment ils abordent ce sevrage.

Mois sans tabac: "Je le fais pour moi, pour mes enfants"
Novembre un mois sans tabac - PAUL J. RICHARDS [AFP/Archives]

'Je veux voir grandir mes enfants'

Anne, notaire près de Montbéliard (Doubs), fumait "un peu plus d'un paquet par jour". A 44 ans, la cigarette fait partie de son quotidien depuis ses 18 ans, et c'est surtout par souci de sa santé qu'elle veut sauter le pas.

"J'ai la trouille", reconnaît-elle. "Quand j'ai mal dans le dos, quand je tousse, je me dis: +Je vais mourir+. Je veux voir grandir mes enfants", explique-t-elle.

Après des "mini tentatives" d'arrêt, qui ne duraient jamais plus de deux jours, elle s'est dit: "Allez, c'est l'occasion", encouragée par la campagne "Mois sans tabac" vue dans les journaux et par sa famille.

Le 1er novembre, elle confesse pourtant avoir fumé "quatre ou cinq cigarettes". "Mais par rapport à d'habitude, c'était presque rien", estime-t-elle, se promettant d'arrêter totalement dès la fin de sa semaine de vacances, de retour dans son cadre de vie familier.

Elle prévoit alors d'acheter des patchs à la nicotine pour tenir, et de demander en pharmacie le kit "Mois sans tabac", qui contient notamment un calendrier avec des conseils et des encouragements. En revanche, les équipes de soutien sur les réseaux sociaux, ça n'est pas son truc: "Les histoires des uns et des autres: ça m'intéresse pas!"

Jusqu'ici 'ça va bien !'

Jacques, 47 ans, s'est mis à la cigarette "sur le tard", passant "de la cigarette festive à la cigarette réflexe" vers 28 ans.

Sa consommation augmente encore en 2011, jusqu'à deux paquets par jour, lorsqu'il devient gérant d'un bistrot à Grenoble, tout en traversant une phase personnelle "compliquée".

Cela faisait "un moment" qu'il pensait à arrêter, mais "jusqu'à présent il n'y avait pas beaucoup de motivation", reconnaît-il. Ni la santé ("Quand tu n'as pas de problème, pourquoi arrêter?") ni le prix n'avaient créé le déclic.

Cette fois, "un ensemble d'éléments" l'ont décidé à sauter le pas: moins de fumeurs dans son entourage, une nouvelle compagne qui "n'aime pas la cigarette", les médecins qui lui repètent qu'il a "son destin entre ses mains"...

Et les 200 euros par mois d'économies qu'il réaliserait seraient "la cerise sur le gâteau".

"J'ai envie d'arrêter net. Sans patch, ni Nicorette. Je suis sûr que ça va marcher, parce que je l'ai décidé. C'est un défi personnel", explique-t-il.

Sur son compte Facebook, il a partagé une photo avec le mot "The end" écrit à l'aide de cigarettes brisées. Quelques jours après avoir écrasé ce qu'il espère être sa dernière clope, "ça va bien!", assure-t-il.

'M'appliquer les conseils que je donne aux autres'

Blandine, 34 ans, fume depuis ses 15 ou 16 ans. Après avoir difficilement arrêté pendant ses deux grossesses, elle a chaque fois repris dès la naissance de ses filles.

Elle a fait une nouvelle tentative il y a deux mois, pour des raisons "surtout financières" et de santé (une trachéite persistante). "J'ai tenu trois semaines. Mais j'ai repris un peu bêtement, en me disant +allez, une, ça va pas me faire de mal+".

La jeune femme prévoit alors "de rééssayer au 1er novembre et de tenir bon", incitée par l'exemple d'une collègue, qui avait participé l'an dernier à la première édition du "Mois sans tabac" et ne fume plus depuis.

Ses motivations sont multiples: financières, mais aussi "l'impression de beaucoup perdre mon temps" à chaque pause cigarette, et l'envie de ne pas devoir dire à ses filles dans quelques années: "Je suis malade parce que j'ai trop fumé".

"Et puis j'essaie de m'appliquer les conseils que je donne aux autres", ajoute cette infirmière en maison d'arrêt, qui fait partie d'une équipe d'addictologie dans le cadre de son travail.

Depuis le 1er novembre: "Ca a été, je n'ai pas fumé. Et je ne me sens pas du tout nerveuse", assure Blandine, qui s'aide, comme pour sa précédente tentative, de patchs et de pastilles à la nicotine.

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