"Nous avons un vrai dossier", a déclaré vendredi Robert Boyce, chef du service enquêteur de la police, en référence aux accusations de l'actrice new-yorkaise Paz de la Huerta, qui a affirmé avoir été violée deux fois en 2010 par le magnat hollywoodien.
Interrogé lors d'un point presse sur la criminalité, il a expliqué que l'enquête avait permis de corroborer les déclarations de l'actrice mais que la police voulait continuer à rassembler des éléments sur les faits présumés, avant d'aller plus loin.
"Si cette personne était toujours à New York et que c'était récent, nous agirions tout de suite et procéderions à son interpellation", a précisé M. Boyce. "Mais nous parlons d'une affaire vieille de sept ans et il nous faut d'abord recueillir des preuves".
Depuis début octobre, plus de 100 femmes ont accusé l'ancien géant du cinéma américain de harcèlement, agression sexuelle ou viol. Des enquêtes sont également ouvertes à Los Angeles, Beverly Hills et à Londres.
Un porte-parole de la police de Los Angeles a indiqué à l'AFP vendredi qu'une seconde enquête est ouverte dans la mégapole californienne car une nouvelle "victime s'est présentée" accusant le producteur d'"attentat à la pudeur" en 2015, après qu'une actrice italienne non identifiée l'a accusé de l'avoir violée en 2013.
Parmi les nombreux autres hommes accusés de harcèlement ou d'agression sexuelle depuis les révélations sur Harvey Weinstein il y a un mois, l'acteur Kevin Spacey a fait, à son tour, son apparition dans la rubrique justice vendredi.
Sollicité par l'AFP, la police britannique a indiqué avoir ouvert une enquête concernant une agression sexuelle présumée intervenue à Londres en 2008, sans pour autant confirmer que l'enquête concernait l'acteur américain aux deux Oscars, comme le soutient la presse britannique.
La part d'ombre de Spacey
Un acteur a affirmé jeudi au site Vulture que le comédien avait tenté de le violer en 1984 alors qu'il n'avait que 15 ans.
Au fil des témoignages, se dessine le portrait accablant d'un homme incapable de contrôler ses pulsions, dirigées essentiellement vers de jeunes hommes qu'il n'hésitait pas à toucher ou à agripper sans leur consentement, voire davantage.
La part d'ombre de Kevin Spacey, désormais étalée au grand jour, rappelle celle de nombre de ses grands rôles au cinéma et à la télévision, du père qui entretient une relation avec une adolescente dans "American Beauty" à l'homme politique sans scrupule de "House of Cards".
Huit personnes ayant travaillé sur la série phare de Netflix "House of Cards" ont par ailleurs évoqué à la chaîne CNN une série d'incidents, d'un massage non sollicité à des palpations forcées.
"Je n'ai aucun doute que ce comportement de prédateur relevait de la routine pour lui", a commenté un ancien assistant de production.
?Vendredi soir, la plateforme de vidéo en ligne Netflix a officiellement annoncé qu'elle coupait ses liens avec son ex-star en affirmant qu'il ne serait plus "impliqué dans aucune production de +House of Cards+", dont Spacey était l'acteur principal.
Le géant du streaming ne diffusera pas non plus un film co-produit par et avec Spacey, "Gore", sur la relation entre un jeune homme et le célèbre écrivain américain Gore Vidal, qui devait sortir l'an prochain.
'Libre de nous toucher'
Sollicité par l'AFP, le producteur de "House of Cards", Media Rights Capital (MRC), a indiqué que lors du tournage de la première saison en 2012, un membre de l'équipe avait signalé avoir été l'objet d'une remarque et d'un geste déplacés de la part de Kevin Spacey.
Les responsables affirment avoir agi "immédiatement" et assurent que "le problème a été résolu sans délai à la satisfaction de toutes les personnes concernées". A l'époque, l'acteur américain avait suivi une session de sensibilisation, a expliqué MRC.
Les accusations émanant du plateau de cette série font écho à d'autres venues de Londres. L'acteur y a été le directeur artistique de l'un des plus prestigieux théâtres, The Old Vic, de 2004 à 2015.
L'acteur mexicain Roberto Cavazos, qui a joué dans plusieurs productions du Old Vic, a affirmé, sur sa page Facebook, qu'il "suffisait d'être un homme de moins de 30 ans pour que M. Spacey se sente libre de nous toucher".
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