Il s'agit du dernier rebondissement en date dans ce très long feuilleton judiciaire qui tient en haleine les médias sud-africains depuis quatre ans.
Dans la nuit du 13 au 14 février 2013, Pistorius a tué de quatre balles, chez lui à Pretoria, la top model Reeva Steenkamp, qui était enfermée dans les toilettes.
Il a toujours plaidé la méprise: il pensait qu'un cambrioleur s'était introduit dans sa maison située dans un lotissement ultra-sécurisé, typique des quartiers cossus d'Afrique du Sud, pays à la criminalité endémique.
En première instance, Pistorius a écopé de cinq ans de prison pour "homicide involontaire". Mais le parquet a fait appel et obtenu une condamnation à six ans de prison pour meurtre.
Jugeant toutefois la peine "scandaleusement inappropriée", le parquet a de nouveau saisi la justice pour obtenir une sentence plus lourde.
La Cour suprême d'appel de Bloemfontein (centre) doit entendre vendredi ses arguments, ainsi que ceux de la défense, en l'absence de Pistorius.
Elle devrait rendre son jugement à une date ultérieure.
"Le meurtre est passible d'une peine minimum de 15 ans", a rappelé à l'AFP jeudi le porte-parole du parquet, Luvuyo Mfaku.
"Certes le tribunal a toute discrétion pour s'éloigner de la peine plancher en fonction de circonstances atténuantes, mais dans ce cas précis, nous estimons que le tribunal a été trop clément", a-t-il ajouté.
'Vulnérabilité'
Lors du procès en appel en 2016, la défense avait joué la carte de l'émotion: l'ancien athlète, amputé enfant des deux jambes, avait retiré ses prothèses et marché d'un pas hésitant, tête baissée, sur ses moignons, pour témoigner de sa vulnérabilité physique et tenter d'amadouer la magistrate.
La stratégie s'était révélée payante.
La juge Thokozile Masipa avait prononcé une peine de six ans. Elle avait estimé que "les circonstances atténuantes l'emportaient sur les facteurs aggravants" et justifiaient "de ne pas imposer la peine plancher de 15 ans pour meurtre".
Elle avait notamment énuméré la "vulnérabilité" de Pistorius au moment du drame, puisqu'il était sur ses moignons, ses tentatives vaines de ranimer Reeva Steenkamp et ses demandes de pardon auprès de la famille de la victime.
En tirant sur la porte des toilettes dans la nuit de la Saint-Valentin 2013, le héros des stades a toutefois tout perdu.
Ruiné, dépressif selon la défense, lâché par ses sponsors, la belle histoire de "Blade Runner" - le coureur handicapé qui s'alignait aux JO de Londres de 2012 avec les valides, muni de ses prothèses de carbone - a volé en éclats.
Il est actuellement détenu dans la prison d'Atteridgeville, dans la banlieue de Pretoria.
Selon la loi sud-africaine, il ne peut faire de demande de libération conditionnelle avant d'avoir purgé la moitié de sa peine, en 2019 donc. Il aura alors 33 ans.
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