Le mandat de Janet Yellen, une démocrate nommée par Barack Obama en 2014, arrive à échéance début février et le président devrait annoncer son choix pour lui succéder jeudi à 19H00 GMT.
Selon le Wall Street Journal, Jerome Powell, un républicain modéré déjà gouverneur de la Fed, dont le nom circule depuis plusieurs semaines, devrait l'emporter. La Maison-Blanche l'aurait informé dès mercredi soir de sa nomination, a indiqué le journal.
Ce choix, qui doit être confirmé par le Sénat, est une des décisions économiques les plus importantes du mandat de Donald Trump, la Fed étant la banque centrale la plus puissante du monde.
Ses initiatives monétaires peuvent doper ou ralentir la première économie mondiale en fixant le coût du crédit, influer sur le dollar et par là sur tous les marchés financiers. La Réserve fédérale est aussi l'autorité de régulation des banques et le prêteur en dernier ressort en cas de crise.
Dans une démarche inhabituelle, l'hôte de la Maison-Blanche a théâtralisé sa sélection au cours des dernières semaines, confirmant aux journalistes les cinq noms --parmi lesquels Janet Yellen-- qu'il examinait pour le poste et laissant échapper régulièrement des commentaires sur les qualités respectives des concurrents.
Un homme de consensus
"J'ai quelqu'un de très précis en tête et je pense que tout le monde sera très impressionné", avait-il lancé récemment.
Il s'agirait donc de Jerome Powell, un républicain centriste de 64 ans, déjà gouverneur à la Fed depuis cinq ans.
Cet avocat et ancien banquier d'affaires multi-millionnaire a toujours suivi Janet Yellen dans ses décisions monétaires et représenterait donc une certaine continuité, tout en permettant à Donald Trump de marquer de son sceau la direction de la banque centrale en choisissant un républicain.
Facteur favorable pour l'administration qui a fait de la déréglementation un de ses chevaux de bataille, M. Powell s'est montré plus flexible que Janet Yellen sur l'évolution de la régulation financière.
Bien qu'il ne soit pas un docteur en économie comme ses prédécesseurs, ce juriste de formation, qui fut un secrétaire-adjoint au Trésor sous George Bush père, a "obtenu un certificat d'apprentissage en économie après cinq ans de délibérations du Comité monétaire de la Fed", a plaisanté Terry Sheehan, économiste pour Oxford Economics.
"Powell est un bon compromis pour Trump", assure cette économiste. "Il permet à Trump de changer le leadership de la Fed sans modifier la base de la stratégie de politique monétaire", a ajouté pour l'AFP Tim Duy, un professeur d'économie spécialiste de la banque centrale.
"C'est un homme calme, à l'écoute, apprécié à l'intérieur de la Fed et très capable de créer un consensus", a estimé l'économiste de FTN Financial Chris Low.
Contre la tradition
Le fait de ne pas reconduire la dirigeante en place va constituer une nouvelle particularité de la présidence de Trump puisque, depuis 40 ans, tous les présidents ont reconduit le maître des lieux, même quand il était du parti opposé.
Ce fut le cas du président républicain Ronald Reagan dans les années 1980 qui avait confirmé Paul Volcker, pourtant choisi pour diriger la Fed par son prédécesseur démocrate Jimmy Carter, ou du démocrate Barack Obama qui avait reconduit Ben Bernanke, pourtant nommé par le républicain George W. Bush.
Ce manquement à la tradition pourrait toutefois ne pas avoir vraiment d'incidence alors que l'économie des Etats-Unis se porte bien.
La croissance accélère après huit ans de reprise, le marché du travail s'approche du plein emploi et les taux d'intérêt, que Janet Yellen a commencé à remonter pour prévenir une éventuelle surchauffe, restent historiquement bas.
Les trois autres candidats que Donald Trump avait retenus restent éventuellement en lice pour les postes vacants de gouverneur, dont celui du vice-président. Il s'agit de John Taylor, un professeur d'économie réputé, Kevin Warsh, un ancien gouverneur de la Fed proche du cercle de M. Trump, et Gary Cohn, l'économiste en chef à la Maison-Blanche.
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