Selon toute vraisemblance, un triomphe total et sans adversité se profile pour Christophe Castaner lors de la Convention de LREM le 18 novembre à Lyon, qui doit installer les nouvelles instances du parti présidentiel.
Celui qui abandonnera alors la casquette de porte-parole du gouvernement, mais sera peut-être autorisé à conserver celle de secrétaire d'Etat en charge des Relations avec le Parlement, devrait être seul en course pour le poste de "délégué général" jeudi soir, à la clôture des candidatures.
Adoubé il y a une semaine par le chef de l'Etat, il bénéficie en outre des filtres imposés par les statuts de LREM pour se présenter, à savoir réunir les parrainages de 60 adhérents membres du Conseil (le parlement du parti), dont 30 députés, 3 sénateurs, 10 référents territoriaux et 5 élus non parlementaires.
Mardi, lors de la réunion du groupe parlementaire LREM, la députée de Paris Laetitia Avia a ainsi remis à M. Castaner une liasse de "150 parrainages" de ses collègues. "Il nous accompagne depuis nos débuts à l'Assemblée, on a envie à notre tour de lui manifester notre soutien", explique Mme Avia à l'AFP.
M. Castaner, qui a été réélu en juin député des Alpes-de-Haute-Provence, jouit d'une cote d'amour considérable chez les +marcheurs+.
"C'est un excellent candidat. J'aime bien dire les trois +C+: c'est quelqu'un de compétent, de confiance et de chaleureux. C'est Christophe Castaner!", s'enthousiasme le député des Côtes d'Armor Hervé Berville.
"Il est incontesté. Il est très apprécié des députés, à qui il a fait de la câlinothérapie, il est aimé des marcheurs et de l'exécutif. C'est le triangle parfait", abonde l'ex-sénatrice Bariza Khiari.
Fort de cette unanimité, M. Castaner bâtit depuis plusieurs jours une liste de 20 noms, tous membres du Conseil, pour composer son bureau exécutif, à déposer avant jeudi soir également, à la veille d'un Conseil d'administration du mouvement.
La liste doit être paritaire et respecter "la diversité des territoires, des parcours et des profils", selon le réglement intérieur.
L'équation est donc subtile. M. Castaner doit s'entourer d'un mélange de députés, sénateurs, élus locaux (villes et territoires ruraux), référents et simples adhérents.
Sans oublier les quelques "historiques" du parti, à l'image des dirigeants actuels Bariza Khiari, Arnaud Leroy et Astrid Panosyan qui, sans mandat électif, pourraient tout aussi bien intégrer le bureau dans un deuxième temps parmi 10 membres issus de la société civile, comme le prévoient les statuts.
'30 mails par jour'
Les tractactions vont donc bon train, tant sur les noms que sur le panachage de la liste.
"Chez les députés, c'est le flou total, on ne le saura qu'à la dernière minute", avance une parlementaire.
"Ceux qui sont candidats à tout depuis leur arrivée à l'Assemblée veulent intégrer le bureau exécutif", ironise un autre député.
Chez les élus locaux, le maire de Lyon Georges Képénékian, celui de Besançon Jean-Louis Fousseret, ou le président de la métropole lyonnaise David Kimelfeld, sont les seuls représentants de grandes villes. Cela leur offrira-t-il une place ?
La centaine de référents départementaux s'est, elle, organisée via une boucle de discussion sur le réseau Telegram. Sarah Robin (Nord), Corinne Versini (Bouches-du-Rhône) et Alexandre Aïdara (Seine-Saint-Denis) tiennent la corde, de sources concordantes.
Elus de petites villes, animateurs locaux et adhérents membres du Conseil sont, eux, maintenus dans le flou, même si les actes de candidatures se multiplient
"Je dois recevoir 30 mails par jour de gens qui sont candidats", illustre Dominique Faure, maire de Saint-Orens (Haute-Garonne).
Ces initiatives vont sans doute permettre à ce qu'il y ait plusieurs listes le 18 novembre, "2 ou 3", selon un député. Même si seule celle estampillée Castaner l'emportera.
"Les petites listes n'ont aucune chance", regrette la maire d'une petite commune, qui dit avoir été "découragée" de se présenter. "Tout ce processus est assez mystérieux", conclut-elle, dépitée.
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