"Les efforts de la Corée du Nord pour devenir un Etat nucléaire ne peuvent être acceptés ou tolérés", a déclaré le président dans un discours au Parlement.
"Nous n'allons pas développer ou posséder (des armes) nucléaires", a-t-il également souligné.
Pyongyang a mené en septembre son sixième essai nucléaire, le plus puissant à ce jour. Le Nord a également tiré des missiles susceptibles en apparence d'atteindre une bonne partie du continent américain, faisant naître des craintes à Séoul quant à la solidité de son alliance avec Washington.
Les médias sud-coréens et l'opposition ont réclamé le redéploiement des armes nucléaires tactiques américaines qui avaient été retirées de la péninsule dans les années 1990.
Equilibre de la terreur ?
Certains estiment qu'en cas de refus de Washington, - et le ministre américain de la Défense Jim Mattis a émis des doutes sur cette idée lors d'une visite le weekend dernier -, Séoul doit se doter de ses propres capacités nucléaires. Il s'agit à leurs yeux d'assurer un "équilibre de la terreur" sur la péninsule.
Mais le président Moon a souligné que la politique sud-coréenne en la matière serait "basée sur la déclaration conjointe de dénucléarisation de la péninsule coréenne proclamée par les deux Corées" en 1992.
Les deux Etats rivaux avaient alors convenu de s'abstenir de développer un arsenal nucléaire. Deux ans après, Pyongyang concluait avec Washington un accord sur la dénucléarisation en échange d'une aide.
Mais cet accord avait volé en éclats en 2002 lorsque Pyongyang avait abandonné la non-prolifération et repris son programme d'armements nucléaires.
Le Nord a mené son premier essai atomique en 2006. Et il a fait des progrès considérables depuis l'arrivée au pouvoir de son dirigeant actuel, Kim Jong-Un, qui a supervisé quatre tests nucléaires et de multiples tirs de missiles.
La Corée du Nord qualifie son arsenal nucléaire "d'épée chérie", susceptible de la protéger d'une invasion potentielle par son "ennemi impérialiste", les Etats-Unis. Ce qui ne l'a pas empêchée de menacer de tirer des missiles à proximité de l'île de Guam, avant-poste stratégique de Washington dans le Pacifique.
'Tragédies de l'Histoire'
Ces derniers mois, Kim Jong-Un et le président américain Donald Trump ont également échangé des insultes personnelles, ravivant les craintes de conflit sur la péninsule, où la guerre de 1950-53 avait fait des millions de morts.
Le chef de la Maison Blanche a menacé de déchaîner le "feu et la colère" sur Pyongyang, évoquant le "calme avant la tempête".
Mais le président sud-coréen a martelé qu'il ne pourrait y avoir d'opération militaire américaine sans le consentement de Séoul. Les Sud-Coréens doivent "déterminer eux-même l'avenir de (leur) nation".
"Il ne doit pas y avoir d'action militaire sur la péninsule sans notre accord préalable", a-t-il lancé.
"Nous n'allons pas reproduire les tragédies de l'Histoire, comme la colonisation ou la division, au cours desquelles le sort de notre nation a été déterminé sans égard pour notre volonté".
Le Japon a colonisé la péninsule entre 1910 et 1945. Après la reddition de Tokyo à la fin de la Seconde guerre mondiale, la Corée s'est retrouvée divisée entre deux zones d'occupation par Moscou et Washington.
Certains conseillers de M. Trump reconnaissent eux-mêmes que les options militaires de Washington sont limitées car un conflit sur la péninsule ferait un très grand nombre de victimes.
Séoul compte 10 millions d'habitants et n'est situé qu'à une cinquantaine de kilomètres de la frontière, à portée de l'artillerie nord-coréenne.
Le cabinet américain Nautilus a estimé que 65.000 Sud-Coréens seraient tués dans la seule capitale au premier jour d'une attaque conventionnelle nord-coréenne.
M. Trump doit effectuer prochainement sa première tournée en Asie qui le conduira au Japon, en Corée du Sud, en Chine, au Vietnam et aux Philippines. Tous les regards seront braqués sur son message pour Pyongyang.
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