Des jeunes ont repris leurs manifestations vendredi à Bungoma, l'une des places fortes de l'opposition, non loin de la frontière avec l'Ouganda, où des heurts entre manifestants et policiers avaient déjà eu lieu jeudi sans faire de victimes.
De nouveaux affrontements les ont opposés à la police et l'un a été tué, les versions différant sur les circonstances.
"La police a répondu pour contenir les manifestations, mais un policier a été isolé par des jeunes. L'un a tenté de saisir son arme et c'est malheureusement à ce moment-là qu'il a été tué", a déclaré le chef de la police de la région, Moses Nyakwama.
Mais des témoins ont affirmé qu'il avait été tué quand des policiers ont ouvert le feu sur les manifestants. "Les gens fuyaient la police et c'est alors qu'ils ont commencé à tirer. Il est tombé et a commencé à saigner abondamment", a déclaré l'un d'entre eux, Maurice Wafula.
Les échauffourées ont continué à Bungoma après la mort du manifestant, les autres jeunes empêchant la police de récupérer le corps.
Un autre homme a succombé à des blessures par balle infligées jeudi à Homa Bay (ouest). "C'est malheureux que nous l'ayons perdu. Il a succombé à ses blessures pendant qu'il était soigné", a indiqué Meshack Liru, le directeur du principal hôpital d'Homa Bay.
Le bilan, établi par l'AFP de source hospitalière et policière, est désormais de six personnes tuées depuis jeudi. Au moins 46 personnes ont été tuées depuis le scrutin présidentiel du 8 août, invalidé par la justice, la plupart dans la répression brutale des manifestations par la police.
Des manifestations se poursuivaient à Homa Bay et des affrontements entre jeunes et policiers étaient aussi observés à Migori, une autre ville de l'ouest, selon des journalistes de l'AFP.
A Bungoma, Homa Bay et Migori, les gens protestent contre la décision de la Commission électorale de reporter à samedi le scrutin, qui n'a pu se tenir dans ces zones jeudi en raison des violences. Ils refusent de prendre part à cette élection que le chef de l'opposition, Raila Odinga, a qualifié de "mascarade".
En revanche, la grande ville de l'ouest, Kisumu, où les violences avaient été les plus fortes jeudi, restait calme vendredi à la mi-journée et avait même repris une activité à peu près normale.
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