Quand elle arrive au magasin Ikea de Tourville-la-Rivière, Cécilia Chanliau enfile son uniforme, serre des mains, tutoie ses collaborateurs et appelle chacun par son prénom. Difficile de s'imaginer que cette jeune femme de 32 ans est la directrice du magasin. Accessible et très proche de ses employés, elle est un exemple de ces jeunes décideurs de la génération Y qui prennent en main la destinée de dizaines de salariés. Avec souvent des méthodes novatrices.
Participer pour montrer l'exemple
Bien souvent, ces nouveaux managers connaissent chaque poste de leur entreprise et sont capables de dépanner si besoin. "J'ai occupé leur poste il y a quelques années. Si on me parle d'un problème, je peux partager mon expérience", avance Kevin Veres, qui dirige le Décathlon de Barentin du haut de ses 28 ans. Une forme de légitimité qui se gagne sur le terrain. "Il faut être exemplaire, assure Cécilia Chanliau. Il faut être sur le terrain à donner un coup de main." Il n'est donc pas rare de la voir conseiller les clients ou gérer les caisses rapides les jours de grande affluence.
Pour tirer le meilleur de ses équipes, cette nouvelle génération de managers mise beaucoup sur le relationnel. Ce qui passe par des attitudes plus souples, des tenues décontractées et un tutoiement souvent obligatoire. "Nous sommes jeunes. Je ne vois pas un de mes gars de 25 ans me vouvoyer", affirme Hugo Foulon, cofondateur de la société de livraison à vélo Kebi. Pour lui comme pour ses homologues, cette proximité n'est pas un manque de respect. "On se tutoie tous parce que je leur dois autant de respect qu'ils m'en doivent", explique Cécilia Chanliau. Si quelques rappels de la hiérarchie sont parfois nécessaires, tous assurent trouver facilement le juste équilibre sans que leur âge soit perçu comme une limite par des employés parfois plus vieux qu'eux.
Nouvelles méthodes et nouveaux outils
Leur âge, justement, est souvent un atout dans leur rapport aux nouvelles technologies. Des outils qu'ils manipulent depuis toujours et dont ils se servent bien plus facilement au travail que les générations précédentes. "Le téléphone, c'est l'outil de travail numéro 1", confie Hugo Foulon alors même que le sien se met à vibrer. Sur son appareil, trois applications distinctes pour dialoguer avec trois catégories d'interlocuteurs : son associé, ses collaborateurs et ses clients. "Ça permet de mieux s'organiser et faire circuler plus vite les informations", ajoute le jeune homme.
En phase avec une génération qui cherche à être libre malgré les contraintes du monde du travail, Cécilia, Kevin et Hugo s'attachent chacun à leur façon à rendre leurs salariés heureux. "Je ne me mêle pas de tout. Je les laisse respirer, essayer, se tromper et rectifier par eux-mêmes. C'est bien de les responsabiliser", théorise le directeur de Decathlon, qui gère 55 personnes. "Il faut que chacun ait l'impression de se développer", ajoute Cécilia Chanliau. "Après tout, ils ne travaillent pas pour nous. On travaille ensemble", conclut Hugo Foulon.
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