Les différents mouvements qui composent le collectif se sont succédé en tribune place des Palmistes, pour appeler la population à se mobiliser jeudi lors d'une marche dans Cayenne, au moment où le président sera à Maripasoula, une commune défavorisée du sud-ouest guyanais.
Santé, éducation, justice, sécurité, immigration: le collectif a répété les revendications qu'il portait lors du mouvement social en mars et avril dernier. "Le social se meurt, la délinquance demeure", pouvait-on lire sur une banderole.
Le mouvement s'est conclu le 21 avril par l'Accord de Guyane, par lequel l'ancien gouvernement a acté un plan d'urgence de 1,08 milliard d'euros, signé des accords sectoriels et "pris acte" d'une demande de 2,1 milliards d'euros de mesures supplémentaires.
"On attend qu'il respecte ses propres paroles", a déclaré Davy Rimane, membre du collectif, rappelant que lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait déclaré: "Je respecterai les accords de Guyane et j'irai même plus loin".
Le chef de l'Etat vient dire "qu'il tiendra ces engagements", a assuré l'Elysée, avec un objectif: "prendre les problèmes à la racine".
Le collectif Pou Laguiyann Dékolé a aussi réclamé que le chef de l'Etat les reçoive lors de son séjour guyanais. Mercredi soir, ils n'avaient aucune réponse.
Les participants ont également déploré qu'Emmanuel Macron ne fasse selon eux "que survoler la Guyane", puisqu'il se rendra à Maripasoula puis à Kourou en hélicoptère, sans jamais utiliser les routes particulièrement détériorées du territoire. "Il va regarder les Guyanais de haut", a déploré M. Rimane.
Il a aussi ironisé sur les travaux en cours pour la venue du président. "On bouche les trous, on repeint, on répare. On sait le faire en une semaine mais on ne sait pas le faire le reste de l'année ?". Le média Guyane 1ère a révélé qu'à Maripasoula, pour soustraire aux regards du chef de l'Etat une maison plutôt vétuste, des panneaux de contreplaqué ont été installés devant l'habitation.
Dans un communiqué, les maires de Guyane ont annoncé de leur côté qu'ils n'iraient pas accueillir le chef de l'Etat et ne participeraient pas au dîner républicain prévu, pour dénoncer "l'absence d'un temps de rencontre" entre eux et Emmanuel Macron.
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