Dans le bidonville de Mathare à Nairobi, le président du bureau de vote de l'église "Redeemed Gospel" a déclaré le "vote ouvert" peu après 06h00 (03h00 GMT), tandis qu'à l'extérieur plusieurs électeurs patientaient, contrastant avec les longues files d'attente de l'élection du 8 août, annulée par la Cour suprême.
"C'est mon devoir de voter. La dernière fois, la file d'attente faisait le tour du pâté de maison et j'avais dû patienter 6 heures pour voter. Mais cette fois-ci, il y a peu de monde", a déclaré à l'AFP David Njeru, un chauffeur de taxi de 26 ans venu voter à Mathare.
A Kisumu, principale ville de l'ouest du pays et bastion de l'opposition, la situation était calme, mais les opérations de vote semblaient impossibles à organiser en l'état, notamment en l'absence d'une partie du matériel électoral.
Un journaliste de l'AFP a pu constater que plusieurs bureaux de vote n'étaient pas ouverts et l'un d'eux était même fermé avec une chaîne et un cadenas.
Contrairement à l'élection du 8 août, où les électeurs avaient fait la queue devant les bureaux pendant la nuit, s'éclairant avec leurs téléphones portables, aucun électeur n'était visible dans les quartiers visités par l'AFP.
Peu avant 06H00 locales, au centre de comptage de la circonscription, installé dans l'école "Lions high school" et surveillé par cinq policiers en tenue anti-émeutes, une poignée de responsables électoraux commençaient doucement à trier les bulletins de vote - arrivés mercredi - en vue de leur déploiement dans les bureaux.
Les urnes et les kits électroniques - des tablettes servant à la fois à la reconnaissance de l'empreinte digitale des électeurs et à l'envoi des résultats des bureaux de vote - n'étaient pas arrivés jeudi au centre de comptage, a précisé à l'AFP John Ngutai, plus haut responsable électoral de cette circonscription de Kisumu-centre.
"Pour le moment, nous n'avons pas déployé de matériel (de vote, NDLR) et nous n'avons pas déployé de responsables électoraux" pour "des raisons de sécurité", mais "nous espérons pouvoir le faire plus tard dans la journée", a-t-il ajouté.
Le leader de l'opposition Raila Odinga, 72 ans, a appelé au boycott du scrutin, estimant que les conditions d'une élection transparente et juste n'étaient pas réunies.
Le président sortant Uhuru Kenyatta, qui fête jeudi son 56e anniversaire, est dès lors assuré de l'emporter face à six candidats mineurs. Mais sa victoire annoncée fera certainement l'objet de recours devant la justice.
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