Le déficit de l'assurance chômage devrait commencer à baisser, passant de 4,3 milliards d'euros en 2016 à 3,8 milliards en 2017, puis à 3,3 milliards en 2018, selon l'Unédic. La dette du régime atteindrait 33,8 milliards d'euros en fin d'année, puis 37,1 milliards fin 2018.
Ces prévisions financières prennent en compte les effets des nouvelles règles de l'assurance chômage, négociées au printemps par les partenaires sociaux et qui entreront pleinement en vigueur au 1er novembre. "Sans cette convention, la dette, à fin 2018, aurait été supérieure de 600 millions d'euros", a déclaré à la presse Patricia Ferrand, vice-présidente (CFDT) de l'Unédic.
"La dette, malgré tout, reste très importante, mais son coût est parfaitement maîtrisé", a-t-elle ajouté. Le régime se finance à des taux d'intérêt d'environ 1% et le remboursement de la dette ne représente que 400 millions d'euros par an, soit à peine plus de 1% des recettes annuelles du régime.
Mais l'amélioration des comptes s'annonce un peu plus lente que prévu.
Les prévisions sont plus pessimistes que celles publiées en juin, qui tablaient sur un déficit de 3,6 milliards cette année et de 2,9 milliards l'année prochaine, avec une dette de 36,5 milliards à fin 2018.
Pour Alexandre Saubot, le président (Medef) de l'Unédic, l'écart entre les deux publications relève toutefois "de l'ajustement technique, pas structurel". L'Unédic "anticipe toujours un retour à l'équilibre financier de l'assurance chômage à l'horizon 2021", selon Mme Ferrand.
'Esprit de responsabilité'
Cette légère détérioration intervient alors même que le contexte économique affiche de solides signes de reprise. La publication de l'Unédic se base en effet sur des prévisions de croissance de 1,8% en 2017 et de 1,7% en 2018, contre 1,4% et 1,5% en juin.
Mais l'amélioration conjoncturelle est compensée par des décisions du gouvernement, comme la baisse du nombre de contrats aidés, qui vont jouer à la hausse sur le chômage selon l'Unédic. L'organisme s'attend d'ailleurs à une hausse de 76.000 chômeurs inscrits à Pôle emploi sur l'ensemble de 2017 - l'indicateur a déjà augmenté de 11.600 personnes sur les trois premiers trimestres -, avant une stabilisation en 2018 (-2.000).
Les débats sur la future réforme de l'assurance chômage se sont invités à la présentation des prévisions de l'Unédic.
Alors que le gouvernement consulte les partenaires sociaux depuis début octobre et a précisé son calendrier mercredi, les gestionnaires patronaux et syndicaux de l'Unédic ont rappelé leur "attachement au pilotage paritaire du régime", faisant valoir "l'esprit d'analyse et de responsabilité" des partenaires sociaux dans leur gestion de l'assurance chômage, selon les termes de M. Saubot.
Le président Emmanuel Macron ambitionne d'ouvrir le régime aux démissionnaires, s'ils ont un projet professionnel, et aux indépendants en perte d'activité. Cette assurance chômage plus "universelle" induit, dans l'esprit du président, un présence renforcée de l'Etat dans la gouvernance du régime et le transfert d'une partie du financement des cotisations à l'impôt.
Les partenaires sociaux ont déjà fait part, à de nombreuses reprises, de leurs inquiétudes sur la gestion du régime, mais aussi sur de potentielles baisses d'allocations côté syndicats, ou sur une éventuelle nouvelle cotisation sur les revenus des indépendants, pour financer leur nouveau filet de sécurité.
Mais les partenaires sociaux se redisent mercredi prêts à travailler avec le gouvernement à l'élaboration du projet de loi, qui doit être transmis au Parlement au printemps pour une adoption définitive avant la fin de l'été 2018.
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