Cela part "de la blague potache en amphi" mais peut aller jusqu'à forcer des étudiantes à photocopier leurs poitrines, avant d'afficher le résultat dans le local de la Corpo, ou tourner un film pornographique, diffusé en soirée d'intégration... Les témoignages recueillis par Sud Éducation Calvados et le Syndicat des luttes de Caen (SL) aboutissent ce lundi 23 octobre 2017 à l'ouverture d'une enquête par le parquet.
La Corpo mise en cause
Ces histoires, ce sont celles de "plusieurs dizaines d'étudiantes" qui ont commencé à parler de ce qu'elles avaient vécu en soirée médecine ou week-end d'intégration. Week-end qui devait cette année se dérouler ces samedi 28 et dimanche 29 octobre 2017 et vient d'être annulé par l'université. Dans ce cadre, les étudiants sont invités à relever un certain nombre de défis, baptisé "commandements" qui peuvent tourner en "attouchements ou agressions sexuelles", précise Clément Danjou, membre du syndicat SL.
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La fac a d'ailleurs suspendu toutes les activités de la Corpo pour le moment. La Corpo, c'est l'association qui organise les soirées étudiantes mais pas que. Elle distribue par exemple les polycopiés des cours aux étudiants. "Tout cela se passe dans le cadre d'une intégration, rappelle Clément, membre du syndicat SL. À leur arrivée, les étudiants sont dirigés par les professeurs vers la Corpo, c'est naturel. Tout le monde y est passé, ils trouvent cela normal et très peu de personnes osent remettre le système en question."
Notion de consentement et effet de groupe
Beaucoup d'étudiants en médecine assurent en effet avoir très bien vécu leur intégration. Ecoutez le témoignage de deux d'entre eux :
Témoignages d'étudiants en médecine, recueillis le 24/10/2017
"Ce n'est pas un événement obligatoire, rappelle une autre étudiante. On ne participe que si on a envie et on sait à quoi s'attendre ! Pour ma part je m'étais bien amusée, et si on ne veut pas faire une épreuve, on se fait un peu charrier mais on ne nous force pas."
C'est justement cette notion de consentement qui est flou pour Clément. "Il y a une grande culture du secret dans cette organisation, et aussi un effet de groupe. Surtout les choses sont instituées depuis des années : ceux qui vont le plus loin organisent l'intégration de l'année suivante." La limite, c'est la loi rappelle-t-il. "Le bizutage est inscrit dans le Code pénal avec des sanctions prévues contre."
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