La résolution, votée à 355 voix pour et 204 contre (et 111 abstentions), est un simple avis et n'est pas contraignante, mais elle vise à mettre la pression sur la Commission européenne qui propose aux Etats membres de renouveler la licence du glyphosate pour les 10 prochaines années.
Elle fait aussi écho à la voix de 1,3 million de citoyens qui ont signé une pétition adressée à la Commission pour demander l'interdiction de la substance.
Les eurodéputés déplorent ainsi que le projet de la Commission "ne permet pas de garantir un niveau élevé de protection de la santé humaine et animale et de l'environnement", et "n'applique pas le principe de précaution".
Ils n'ont toutefois pas tout à fait suivi l'avis de sa commission Environnement et Santé du Parlement qui s'était exprimée pour un délai encore plus réduit, de trois ans, pour se débarrasser progressivement du glyphosate.
La résolution est motivée notamment par la controverse scientifique qui agite le débat sur le glyphosate, et s'appuie sur l'étude du Centre international de recherche sur le cancer, un organe de l'OMS, qui l'a classé "cancérogène probable" en 2015, contrairement aux agences européennes, l'Efsa (sécurité des aliments) et l'Echa (produits chimiques).
A la suite du feu vert de ces deux agences, la Commission européenne a proposé de renouveler pour 10 ans le glyphosate. Un vote est attendu mercredi au sein du comité d'experts en charge du dossier, composés de représentants des Etats membres.
La Commission a rappelé plusieurs fois de son côté que d'autres autorités de régulation sont allées dans le même sens que les agences scientifiques de l'UE, au Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Japon et aussi au sein d'un comité commun de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation) et de l'OMS.
Les parlementaires ont également rappelé les développements judiciaires aux Etats-Unis, où des centaines de personnes atteintes de cancer ou leurs proches ont porté plainte contre le géant de l'agrochimie Monsanto, un des principaux producteurs de glyphosate et propriétaire du pesticide RoundUp.
Les courriels et des documents internes du géant américain de l'agrochimie divulgués dans le cadre de ces procédures jettent "le doute" sur la "crédibilité" d'études scientifiques publiées ou sponsorisées par Monsanto, estiment les eurodéputés.
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