Dans un communiqué publié à la suite de la mise en ligne du document, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a souligné qu'"aucun élément du rapport ne permet d'apporter la preuve des allégations les plus graves formulées" par l'organisation Human Rights Watch en juillet, en particulier l'usage "routinier" de gaz poivre. Son utilisation est jugée "hautement improbable", selon les auteurs du rapport.
Ceux-ci considèrent toutefois que "l'accumulation des témoignages écrits et oraux, bien que ne pouvant tenir lieu de preuves formelles, conduit à considérer comme plausibles des manquements à la doctrine d'emploi de la force et à la déontologie policière".
Sur les accusations de maltraitance physique, le rapport des inspections de l'administration, de la police et de la gendarmerie, affirme que "dans la plupart des cas", ces blessures sont le fruit des tentatives de pénétration dans l'enceinte du port ou dans les camions, voire de rixes entre migrants.
"Pour autant, plusieurs témoignages concordants et de sources diverses, semblent confirmer un usage de la force disproportionné, voire injustifié, à l'encontre de migrants et de membres d'organisations humanitaires sur place", écrivent les rapporteurs.
Ils relèvent également un "usage jugé abusif des gaz lacrymogènes", la "destruction d'affaires appartenant aux migrants" ou encore le non-respect du port du matricule.
Dans son communiqué, le ministre qui renouvelle "sa confiance aux forces de l'ordre", affirme avoir demandé aux préfets et aux directions générales de la police et de la gendarmerie nationales de "rappeler de façon systématique, au travers d'une chaîne de commandement unique, les directives et cadres d'intervention des forces de l'ordre, notamment lors des opérations de démantèlements des campements".
Le rapport de HRW, publié en juillet, faisait écho aux inquiétudes d'associations liées au durcissement de l'attitude des forces de l'ordre à l'égard des migrants revenus dans cette ville après le démantèlement en octobre 2016 du campement sauvage surnommé "la Jungle", qui avait compté des milliers de personnes.
Selon le rapport de l'administration, le nombre total de migrants dans le Calaisis et le Dunkerquois, "était, début septembre 2017, de l'ordre de 1.000 avec une tendance à l'augmentation depuis le début de l'été 2017, probablement plus marquée à Grande-Synthe".
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