Un soleil implacable, des rafales de vent qui balaient la plaine d'Austin et deux hommes face à face: ce n'est pas un western, mais un duel pour la suprématie sur la Formule 1.
Dans le rôle de... l'as de la gachette qui fait régner sa loi, Hamilton: avec 59 points au classement général et un maximum de 100 points encore en jeu, le pilote Mercedes a dans son viseur une quatrième étoile de champion du monde.
Il peut même être sacré sur le circuit des Amériques dimanche s'il s'impose et si Vettel finit au-delà de la 5e place, ou s'il termine 2e et si l'Allemand n'entre pas dans le top 9.
Depuis son arrivée dans le Texas, Hamilton est sans rival: il a dominé les trois séances libres et les trois parties des qualifications, améliorant à chacun de ses tours, ou presque, le record du circuit.
Résultat, il a décroché la 72e pole position de sa carrière, la onzième en 2017, avec un chrono d'1 min 33 sec 108/1000e, soit presque deux secondes de moins que sa "pole" de 2016 (1:34.999).
Vettel: 'Il faut gagner'
Mais Hamilton se refuse malgré la supériorité manifeste de sa monoplace à tout triomphalisme: "Ce duel, c'est comme une partie d'échecs, cela peut se jouer jusqu'au bout, il y a encore beaucoup de courses et de points à empocher", a-t-il prévenu.
"Je suis là pour gagner la course et à terme gagner le titre", a insisté celui qui peut rentrer dans le top 5 des pilotes les plus titrés de l'histoire, tout en estimant "improbable" que son sacre ait lieu dimanche.
Vettel, lui, n'a plus le choix. "La configuration est très simple pour nous: il faut gagner, on a encore une chance et on va la jouer jusqu'au bout", a insisté le pilote Ferrari.
Le quadruple champion du monde ne cachait pas son soulagement après avoir signé le 2e chrono des "qualifs", à 239/1000e d'Hamilton: "Notre semaine ici n'a pas très bien débuté, mais l'équipe a travaillé d'arrache-pied pour que je dispose d'une voiture dont je sois content", a-t-il rappelé.
Après une première journée d'essais libres compliquée, l'Allemand a obtenu de la Scuderia qu'elle lui redonne espoir.
Ce duel sera arbitré par leurs coéquipiers respectifs, les Finlandais Valterri Bottas (Mercedes), 3e, et Kimi Räikkonen (Ferrari), 5e.
Grosse frayeur pour Grosjean
Red Bull n'est pas loin: l'Australien Daniel Ricciardo a signé le 4e temps en Q3 et Max Verstappen le 6e, mais le Néerlandais s'élancera en fond de grille après avoir modifié des éléments de son moteur qui lui ont valu une pénalité de 15 places.
Attention aussi au Français Esteban Ocon, pourtant malade: il a amené sa Force India en 3e ligne, avec le 6e chrono, le meilleur réalisé par un monoplace n'appartenant pas aux trois "top teams" du plateau.
Pour son premier week-end avec Renault, l'Espagnol Carlos Sainz Jr, transfuge de l'écurie Toro Rosso, a fait forte impression avec le 7e temps des qualifications, juste devant l'Espagnol Fernando Alonso (McLaren-Honda).
L'autre Français du paddock, Romain Grosjean, a connu une grosse frayeur, en évitant de justesse le Canadien Lance Stroll (Williams), mal placé dans un virage et qui a écopé de trois places de pénalité.
Pour son Grand Prix "à la maison" avec l'écurie américaine Haas, Grosjean s'est hissé en Q2, mais a dû se contenter du 14e temps: "c'est notre problème habituel, on arrive pas à utiliser les pneus comme il se doit", a-t-il regretté.
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