Cinq jeunes, aujourd'hui âgés de 27 à 30 ans, répondent de provocation à la haine raciale ou religieuse, et dégradation de biens pour quatre d'entre eux. Leur mouvement, Génération identitaire, est jugé en tant que personne morale. Seul un des prévenus, ainsi que le président du mouvement, étaient présents à l'audience vendredi.
Le 20 octobre 2012, au petit matin, 73 militants de Génération Identitaire avaient occupé le chantier d'une mosquée en construction à Poitiers (Vienne), sous l'oeil des caméras de télévision, présentes à l'arrivée des policiers.
Des slogans hostiles aux musulmans avaient été scandés, faisant référence à la "bataille de Poitiers" de 732 qui vit le souverain franc Charles Martel repousser les armées du califat omeyyade: "Charles Martel ! Charles Martel !" ou "Gaulois, réveille-toi, pas de mosquée chez toi !"
Des banderoles avaient été déployées, dont une en référence à "732", et les images des militants identitaires, regroupés sur le toit de la mosquée au-dessus d'une grande banderole au nom de leur mouvement, avaient tourné en boucle. Des tapis de prières, présents au rez-de-chaussée et transportés sur le toit, avaient par ailleurs été exposés à la pluie ou souillés à l'urine.
Les militants, venus de plusieurs régions de France, avaient été interpellés dans le calme par la police, après près de six heures d'occupation du chantier de la mosquée.
Mais l'action avait suscité l'indignation de l'ensemble de la classe politique, et été dénoncé par le Conseil français du culte musulman comme un "nouveau palier" dans l'islamophobie.
Génération Identitaire, créé quelques semaines auparavant, avait revendiqué le coup d'éclat de Poitiers, en profitant pour se faire connaître.
Seuls prévenus présents vendredi, Damien Lefèvre et Arnaud Martin, en tant que dirigeant du mouvement, ont lu un texte justifiant l'occupation de 2012 pour "réclamer un référendum sur la question de l'immigration en France". Puis indiqué qu'ils garderaient le silence pour le reste des débats.
L'Union des organisations islamiques de France (UOIF) s'est constituée partie civile au nom de la mosquée de Poitiers, au titre du préjudice moral et matériel: outre les tapis de prières dégradés, plus de 15.000 euros sont réclamés pour des infiltrations dans le bâtiment à la suite de l'action. Deux associations de défense des droits de l'homme et de lutte contre l'islamophobie sont également parties civiles.
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