Quelque 450 praticiens, enseignants, étudiants, usagers ou spécialistes d'éthique participent à ces Assises nationales de médecines conventionnelle et chinoise tenues à la faculté de médecine et de maïeutique de Lyon-Sud-Oullins.
"Sur le plan national, ces Assises sont la première rencontre officielle entre les deux médecines", assure à l'AFP la DIRMéCh (Délégation pour l'intégration et la reconnaissance de la médecine chinoise). "C'est un événement majeur pour l'avenir de la santé publique", estime l'association lancée en mars à Lyon.
Aujourd'hui, en France, aucun praticien non-médecin n'est autorisé à exercer légalement la médecine traditionnelle chinoise (MTC). Ils risquent des poursuites pour exercice illégal de la médecine.
Seuls les médecins, sages-femmes et dentistes formés à l'acupuncture à l'université sont autorisés à pratiquer, rappelle la Délégation qui se présente comme fédérant 80% des professionnels de la MTC et 90% de leurs organisations nationales.
L'objectif des Assises ? Servir de base au projet de proposition de loi pour l'intégration et la reconnaissance de la médecine traditionnelle chinoise, attendue début 2018 et portée par le sénateur LR du Rhône Michel Forissier.
Le message ? "Les deux médecines peuvent travailler ensemble, en complémentarité. Il n'est pas question de substituer la médecine traditionnelle chinoise à la médecine conventionnelle", relève l'association lancée en mars à Lyon et présidée par Morgane Hanechi.
Nobel de médecine
La MTC peut intervenir par exemple pour atténuer les effets secondaires des chimiothérapies. "Aujourd'hui, cela se fait souvent +sous le manteau+. La plupart du temps en bonne intelligence avec les oncologues. Mais, dans l'intérêt du patient, il vaut mieux que ces pratiques soient officiellement reconnues".
Acupuncture, massages traditionnels Tui Na, gymnastique thérapeutique Qi Gong ou pharmacopée chinoise commencent timidement à s'insérer dans le parcours de soins des patients.
L'un des premiers hôpitaux français à s'ouvrir à la MTC a été La Pitié-Salpêtrière, à Paris, avec le Centre intégré de médecine chinoise (CIMC) créé en 2009. D'autres, comme le CHRU de Lille, proposent aux femmes enceintes des séances d'acupuncture prodiguées par des médecins ou sages-femmes.
Pendant les Assises, la normalisation des pratiques, le code déontologique et éthique mais aussi la formation, qui devra être contrôlée et certifiée, seront au coeur de tables rondes entre acteurs des deux médecines. Il existe aujourd'hui quelque 120 écoles privées de niveau inégal et dont les diplômes ne sont de toutes façons pas reconnus.
Selon les organisations professionnelles françaises, la médecine traditionnelle chinoise représente quelque 6 millions d'actes chaque année dans l'Hexagone.
De nombreux pays européens la reconnaissent et créent des passerelles entre les deux médecines. Un grand hôpital de médecine traditionnelle chinoise doit aussi ouvrir ses portes près de Barcelone.
Et la Chinoise Tu Youyou a été co-lauréate en 2015 du prix Nobel de médecine pour la mise au point d'un traitement contre le paludisme inspiré par cette médecine millénaire.
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