Ils ont plongé dans le grand bain. Celui de la gestion d'une entreprise. Ils ont moins de 35 ans et font partie de ce qu'on appelle "la génération Y", celle née entre les années 80 et les années 2000. Et ces jeunes chefs d'entreprise ont une vision bien à eux du management. "Je suis plutôt dans une organisation horizontale des tâches. Dans l'équipe on communique tous, on échange nos idées, c'est ce qui fait notre force", explique Nicolas Chevalier, en jeans, baskets et tee-shirt, à la tête de la start-up E-commerce nation, à Caen (Calvados). À 27 ans, il emploie sept salariés entre 19 et 27 ans. Plus que se considérer comme "le patron", Nicolas Chevalier se définit lui-même comme "un chef d'orchestre". "Je suis là pour harmoniser les tâches entre tous, ajoute-t-il, et être à l'écoute".
Le moins de hiérarchie possible
Ce management participatif passe par la confiance en ses employés. "Si je ne leur fais pas confiance c'est que je n'ai pas recruté les bonnes personnes".
Une vision que partage Louis Haincourt, patron de Dealer de Coques, à Douvres-la-Délivande (Calvados), à seulement 22 ans. "Mon but c'est qu'il y ait le moins de hiérarchie possible. Nous ne sommes pas des copains mais de bons collègues. Il faut que chacun s'épanouisse dans l'entreprise". S'il n'a jamais été salarié, il sait cependant que sa force réside dans sa présence auprès de son équipe, composée de deux salariés et deux stagiaires. "Je suis à leur niveau. Je fais les mêmes tâches qu'eux et chaque personne est capable de faire ce que je fais". Et cela se traduit spatialement dans l'entreprise où les bureaux sont au même endroit, musique commerciale en fond sonore. "Mon ordinateur est disponible en permanence et je ne regarde pas ce que font les autres", explique Louis Haincourt. Simon Fouchet, nouveau directeur de Carrefour Mondeville a tout juste 30 ans. Il envisage le management comme du sport. "Il y a un coach qui doit motiver et entrainer ses équipes, même dans une grande entreprise".
Les réseaux sociaux ? Une évidence
Leurs outils de travail préférés ? Le smartphone et les réseaux sociaux. "Pour notre communication interne, on utilise le logiciel Slack qui permet de faire des audio-conférences et surtout la messagerie instantanée de Facebook". Les prises de rendez-vous et la recherche de clients passent par Twitter et LinkedIn.
"Nous sommes nés avec les réseaux sociaux, c'est une évidence pour nous de les utiliser", abondent Sophie Duval et Paul Lescêne. À 26 et 25 ans, ils ont repris la société d'hôtesses, Blue Eyes à Caen (Calvados). Finies les annonces de recrutement sur des sites spécialisés, c'est sur la page Facebook de leur agence qu'il faut se rendre pour postuler. "Ça va de pair avec la cible visée". Ces "digital natives" ont repris l'entreprise en mai 2016 et sont immédiatement passés à la transition numérique. "Les deux gérantes précédentes utilisaient encore des classeurs pour la comptabilité et l'administratif. Nous maintenant on optimise notre temps et les prises de décisions sont plus rapides".
Et en grandissant ?
Ces dirigeants de la génération Y ont bien conscience que leur modèle de management fonctionne parce que leurs entreprises sont de petites tailles. Comment garder cette connexion, cette proximité entre tous les membres de l'équipe dès lors qu'elle s'agrandit ? "Il faudra arriver à transmettre cet état d'esprit pour qu'aller au travail ne soit jamais une corvée", conclut en souriant Nicolas Chevalier.
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