"Pas de bla-bla, des résultats": Richard Ferrand, le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale, a résumé l'état d'esprit du camp présidentiel au lendemain du premier grand rendez-vous télévisuel depuis l'élection.
Malgré une des plus fortes audiences TV de l'année, le chef de l'État a peiné à convaincre. Plus de six Français sur dix (61%) qui l'ont regardé en partie ou en totalité disent ne pas avoir été convaincus, contre 39% de convaincus dont 7% "tout à fait", selon un sondage Harris Interactive pour RMC. Le taux d'approbation monte à 54% chez ceux qui ont regardé l'interview en totalité.
Fidèle à sa stratégie du mouvement, Emmanuel Macron a prévenu dimanche qu'il allait poursuivre ses réformes "avec le même rythme et la même détermination". "Je continuerai à dire les choses, je continuerai à respirer l'air, à parler avec nos concitoyens", a-t-il précisé sur TF1 et LCI, qui ont totalisé à elles deux 9,8 millions de téléspectateurs.
Le chef de l'État recevra mardi à l'Élysée des associations de lutte contre la pauvreté avant de visiter une crèche dans un quartier populaire de Gennevilliers, en banlieue parisienne. Les acteurs du secteur espèrent des annonces concrètes, notamment en faveur des mères célibataires.
Mercredi, Emmanuel Macron prononcera un grand discours sur la sécurité face aux représentants des forces de l'ordre reçus à l'Élysée. Il y détaillera son projet de "police de sécurité au quotidien", une nouvelle forme de police de proximité dont les premiers pas sont attendus début 2018 après une période de concertation.
Ce discours donnera au président l'occasion de montrer qu'il veut agir sur l'un des principaux sujets de préoccupation des Français, surtout dans les quartiers populaires.
"Quand on a une politique ambitieuse en matière de sécurité, ce que nous conduisons, cela ne s'adresse pas à la France où tout va bien et où on peut se payer une sécurité privé", a déclaré dimanche le locataire de l'Élysée.
Il tente ainsi de contrer l'accusation de "président des riches" que lui colle l'opposition, en particulier à gauche après sa décision de supprimer en partie l'impôt sur la fortune (ISF).
'Président des élites'
Dans le camp des critiques, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a estimé qu'Emmanuel Macron était "plus que jamais le président des milliardaires". "Il l'assume en vantant ceux qui ont réussi - les fameux premiers de cordée - et en dédaignant ceux qui se battent pour garder leur boulot", a-t-il fustigé lundi sur Radio Classique.
Cette critique se retrouve aussi à droite. Emmanuel Macron "ne s'adresse ni au peuple de gauche, ni au peuple de droite mais aux élites. C'est le reproche qui lui est fait, et il est fondé", a déclaré Brice Hortefeux (LR) sur CNEWS.
L'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve (PS) a regretté une prise en compte insuffisante de la "préoccupation de la justice" dans la politique du président Macron, en particulier le budget.
Le chef de l'État terminera la semaine à Bruxelles, où il défendra son projet d'Europe "qui protège" au cours d'un sommet avec ses 27 homologues de l'Union européenne jeudi et vendredi. Paris a notamment fait une priorité du durcissement du recours aux travailleurs détachés, accusés de favoriser le dumping social au détriment des travailleurs français.
Mais le président devra tenir compte d'un contexte peu propice à de grandes décisions, en raison des incertitudes politiques en Allemagne, de la crise catalane en Espagne ou de la percée de l'extrême droite aux législatives dimanche en Autriche.
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