L'embarcation, un petit bateau de pêche, comptait plus de 50 personnes à bord quand il a coulé dans l'estuaire de la rivière Naf, frontière naturelle entre la Birmanie et le Bangladesh.
"Huit personnes ont péri, en majorité des enfants", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Ariful Islam.
Le bateau a sombré car il était surchargé et n'a pu résister aux fortes vagues, selon ce dernier.
Près de 200 Rohingyas ont trouvé la mort depuis fin août en tentant la traversée.
Plus d'un demi-million de musulmans rohingyas de Birmanie se sont réfugiés au Bangladesh voisin depuis fin août, fuyant ce que les Nations unies ont qualifié une épuration ethnique à leur encontre en Birmanie.
Cette marée humaine a submergé ce pays pauvre d'Asie du Sud. Des camps de réfugiés surpeuplés ont fait soudainement leur apparition, véritables cités de tentes où la survie dépend de l'aide humanitaire.
Beaucoup arrivent par bateau en traversant la rivière Naf et ce, malgré les risques encourus, la traversée étant périlleuse en cette saison de mousson.
D'après un autre garde-côtes, le bateau a sombré à seulement 200 mètres de la rive bangladaise à cause des remous du fleuve. Ces petites embarcations sont les plus vulnérables, surtout en cette période de mousson. Les vagues sont fortes à l'approche des rives.
La semaine dernière, un autre naufrage avait fait 34 morts, en majorité des enfants. Les familles rohingyas, souvent de simples fermiers, qui ont tout quitté et marché pendant des jours pour rejoindre un point de passage, dépensent des sommes considérables pour pouvoir traverser.
Les garde-côtes du Bangladesh ont repêché mercredi onze Rohingyas qui tentaient de franchir la rivière à la nage, avec des jerricans comme flotteurs de fortune.
La crise a débuté en Birmanie quand les rebelles de l'Armée du salut des Rohingyas de l'Arakan (ARSA), dénonçant les mauvais traitements subis par la minorité rohingya en Birmanie, ont attaqué des postes de police fin août. L'armée birmane a aussitôt répliqué.
Les Rohingyas représentent la plus grande population apatride au monde depuis que la nationalité birmane leur a été retirée en 1982, sous la junte militaire.
Victimes de discriminations, ils ne peuvent pas voyager ou se marier sans autorisation. Et ils n'ont accès ni au marché du travail ni aux services publics comme les écoles et hôpitaux.
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