"Je n'ai pas cherché à humilier", a assuré le chef de l'Etat lors de la première interview télévisée de son quinquennat sur TF1 et LCI, quand on l'interrogeait sur le caractère humiliant de sa saillie sur "ceux qui foutent le bordel", visant des employés de l'entreprise GM&S.
"Nos élites politiques se sont habituées à ne plus dire les choses, à avoir un discours en quelque sorte aseptisé. Et à considérer que ce qui était intolérable, c'était le mot qu'on mettait et pas la réalité", s'est-il justifié.
"En l'espèce, le mot bordel c'est du registre populaire, comme dit l'Académie française", a plaidé le président de la République, interrogé sur le fait de savoir si ce type de mots pouvait se retrouver dans la bouche d'un chef de l'Etat.
"Beaucoup de commentateurs politiques et journalistiques, je crois, ont fait fausse route: quand on dit ça, on n'agresse pas ou on n'invective pas les Françaises et les Français. Je n'ai pas insulté qui que ce soit et je ne le ferai jamais parce que je considère l'ensemble de mes concitoyens", a dit celui qui a simplement regretté un "mot familier", en assumant sur le fond.
"Je continuerai à dire les choses, je continuerai à respirer l'air, à parler avec nos concitoyens à parfois m'emporter quand j'échange avec eux et à dire ce que je crois vrai", a poursuivi M. Macron.
Quant à son discours où il s'en prenait aux "cyniques" et aux "fainéants", le chef de l'Etat a légèrement changé sa version à propos de ceux qu'il visait.
"Ceux que j'ai dénoncés dans les discours auxquels vous faites référence, ce sont celles et ceux qui, élites économiques ou politiques, considèrent que ça ne vaut plus la peine de rien faire: +eux se débrouillent, le peuple pourra se débrouiller de son côté+", a-t-il dit.
Ces mots ne sont-ils pas clivants? "Non, pardon de vous le dire. Si on les sort de leur contexte, oui, mais ils ne sont pas clivants", a encore jugé le chef de l'Etat.
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