"Pour la plupart des gens, si une actrice doit coucher pour y arriver, ça reste naturel, voire normal, selon l'idée qu'il faut bien donner un peu de soi quand on veut obtenir beaucoup", écrit l'actrice.
"Alors si un tycoon du cinéma comme Weinstein use et abuse de cette situation, ce n'est pas si grave ?", interroge-t-elle. "Donc quand le silence se brise, quand la parole se libère et qu'elle est enfin relayée (...) le scandale éclate et révèle de manière spectaculaire le système de prédation dans toute sa monstruosité", ajoute Isabelle Adjani.
"En France, c'est autrement sournois", souligne-t-elle, car "En France, il y a les trois G : galanterie, grivoiserie, goujaterie. Glisser de l'une à l'autre jusqu'à la violence en prétextant le jeu de la séduction est une des armes de défense des prédateurs et des harceleurs", constate-t-elle.
"Dans les maisons de production ou chez les décideurs, j'ai souvent entendu dire : +Toutes des salopes, toutes des putes de toute façon, ces actrices !"
"Mais ce n'est pas un jeu, et il est grand temps de rappeler que dans libertinage il y a liberté et que quand une femme dit non, elle dit non, que son corps lui appartient et qu'elle seule est libre d'en disposer".
"Laissons savoir à ces messieurs les harceleurs que les actrices, comme les ouvrières, les agricultrices ou les ingénieures, les commerciales ou les institutrices, les mamans ou les putains, sont toutes libres de baiser, libres d'avorter. Et libres de parler :", conclut la comédienne.
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