Le régime est aujourd'hui géré paritairement par les partenaires sociaux - syndicats et patronat - qui en négocient, à intervalles réguliers, les règles d'indemnisation et de financement. Emmanuel Macron veut passer à une gestion tripartite, en asseyant l'Etat à la table des négociations.
"Je suis un tout petit peu réservé" sur cette réforme de gouvernance, a indiqué M. Gattaz à la presse, après avoir été reçu par Emmanuel Macron en amont des futures réformes sociales (apprentissage, assurance chômage, formation). Le leader patronal estime qu'il "faut donner la chance aux partenaires sociaux de continuer de négocier l'assurance chômage dans un cadre défini par l'Etat, avec des objectifs définis par l'Etat et dans un cadre financier défini aussi".
Selon lui, le transfert en 2018 d'une partie du financement du régime des cotisations salariales à l'impôt rend déjà le "paritarisme bancal", "puisqu'on ne peut pas négocier avec des gens qui n'ont plus de cotisation".
Concernant l'extension aux indépendants et aux démissionnaires, Pierre Gattaz n'y est "pas contre philosophiquement", mais souligne "un petit problème économique". S'il ne veut "surtout pas baisser les indemnités pour les chômeurs", il note que l'extension induirait une "rerépartition" des droits, sachant que, de son point de vue, il "n'est pas question qu'on augmente le coût du travail" pour financer les nouveaux bénéficiaires.
Il a aussi appelé à prendre des mesures pour "inciter au travail", comme un renforcement du "contrôle sur la recherche d'emploi", faisant valoir qu'entre "50%" et "80%" des chefs d'entreprises qu'il rencontre "cherchent des salariés et ne les trouvent pas".
Sur les deux autres sujets, l'apprentissage et la formation professionnelle, il a appelé à "simplifier" le système.
Pierre Gattaz a réclamé que les entreprises "aient la main, totalement ou en coresponsabilité, sur les filières d'apprentissage, sur les centres de formation des apprentis (CFA)" et "que le financement soit direct, que ça ne passe plus par les régions".
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