Une salle close, une poignée d'aventuriers, des énigmes à résoudre et une heure, montre en main, pour en venir à bout. Depuis 2015 et l'installation de Brainscape à Rouen (Seine-Maritime), l'escape game est de plus en plus populaire. Ces "jeux d'évasion" s'imposent dans l'offre de loisirs de la ville, comme le cinéma, le bowling ou le laser game en leurs temps. Aujourd'hui, trois entreprises proposent une dizaine de salles de jeu sur l'agglomération. Et si chacun refuse de parler de concurrence frontale, leurs créateurs ont tous leurs petits secrets pour attirer les joueurs.
Et ça commence dès l'écriture du scénario que les joueurs vont affronter. "Je me place toujours du point de vue du joueur, confie Loïc Floret, cofondateur de Brainscape. Je me demande ce que j'aimerais manipuler, dans quelle ambiance j'aimerais me retrouver..." Maxence Bertrand, de chez Team Break, part lui d'une feuille blanche: "J'écris tout ce qui me vient en tête sur un thème et j'utilise tout son champ lexical pour développer l'idée."
En immersion dans le scénario
Une fois qu'une ébauche de scénario se dégage, il faut penser à la bonne façon de lui donner vie. "Il faut que les gens s'amusent, qu'il y ait un aspect ludique, mais surtout que les joueurs soient en immersion", avance Nicolas Lalandre, cocréateur d'Overscape. Son frère et associé Thomas poursuit: "La plongée dans l'ambiance de la salle commence dès le briefing, avant même d'y rentrer." Chez Team Break, cette immersion passe par "des déguisements, des musiques et des bruitages" en rapport avec l'histoire. Par exemple, sur le scénario Mission: impossible, des bruits de guerre et de tirs accompagnent les joueurs.
Si plonger le joueur dans le scénario est une clé de la réussite d'un escape game, l'y maintenir en est une autre. Et pour cela, la cohérence des énigmes et leur difficulté est primordial. "Il faut jouer avec tous les sens et toutes les logiques", assure Loïc Floret, en faisant référence aux objets à manipuler, aux énigmes visuelles ou aux casse-tête littéraires qui remplacent les clés et les cadenas des débuts de l'escape game. "Pour la difficulté, il faut que les très bons groupes sortent en un peu plus de 40 minutes et avec peu d'indices, poursuit Thomas Lalandre. Pour les débutants, il faut qu'ils aient l'impression d'avoir fait le plus gros eux-mêmes."
L'importance du décor
Quand le scénario et la jouabilité sont validés, ne reste plus qu'à créer le décor. Une dernière étape majeure pour donner de la crédibilité à l'histoire, en créant tout de toutes parts ou en s'adaptant aux caractéristiques du bâtiment, comme les frères Lalandre qui se sont servis de la verrière au plafond d'une salle pour créer une ambiance de chapelle médiévale. "Ce sont les détails qui comptent et qui font la différence", pense Maxence Bertrand, qui joue sur la multiplication d'objets pour aider ou tromper les joueurs. Et comme chaque pièce est importante, il dispose d'une réserve pour remplacer les objets cassés.
Une preuve de plus que tout doit être pensé et envisagé pour faire un bon escape game. "Mais le plus frustrant quand tout est fini, c'est qu'on connaît tout et qu'on ne peut pas jouer dans notre propre salle", conclut Nicolas Lalandre. Pour continuer à jouer, il ne reste plus qu'à rendre visite à la concurrence !
A LIRE AUSSI.
Inédit à Rouen : la tour Jeanne d'Arc transformée en Escape Game
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.