"Les piscines d'entreposage du combustible usé sont extrêmement fragiles face aux actes de malveillance". C'est la principale information d'un rapport commandé par Greenpeace à sept experts indépendants sur la sécurité des sites nucléaires français. L'ONG demande à EDF de "bunkeriser" ses piscines, et à Areva de construire de nouvelles installations.
Pour les industriels, qui rappellent que "la sûreté est une priorité absolue", les piscines et les sites de la Manche sont suffisamment protégées.
"La configuration rend impossible une chute d'avion"
"Les mesures de protection de l'usine sont adaptées en permanence en fonction des menaces, y compris le risque terroriste", assure la direction d'Areva la Hague. Outre les barrières, caméras, le contrôle des entrées, et le personnel qualifié, "la couverture radar est permanente, avec une interdiction de survol au-dessus du site" ajoute le porte-parole de l'usine, où étaient entreposées, fin 2016, 9 778 tonnes de combustible usé, dans les quatre piscines.
• Ecouter. Pour Pierre Bihet, président de la Commission locale d'information Areva la Hague, le "site d'Areva la Hague est extrêmement sécurisé".
Pierre Bihet, président de la Commission locale d'information Areva la Hague
Un avion peut-il se crasher sur les piscines ? "La configuration du site rend impossible la chute d'un gros porteur, qui viendrait s'abîmer sur d'autres bâtiments". Dans le cas d'un petit aéronef de type Cesna, "les bassins sont conçus pour y résister". Concernant le risque de fuite évoqué par Greenpeace, "tous les systèmes de refroidissement des combustibles sont doublés. En cas de perte de ces équipements, il faudrait 60h pour arriver à ébullition" assure Areva. L'industriel bénéficie de réserves en eau, notamment 250 000 mètres cubes aux Moulinets.
Une coque en béton pour l'EPR
Chez EDF, on n'est "absolument pas inquiet" par le rapport de Greenpeace. "Les bâtiments et le site sont protégés contre tous les risques, qu'ils soient naturels, accidentels, ou de la malveillance" souligne le porte-parole de la centrale nucléaire de Flamanville. "La chute d'un avion fait partie des scénarios pris en compte à la conception du site", ajoute-t-il, précisant l'aspect "confidentiel-défense" de certains éléments.
Les survols d'avions ou de drones "sont de la responsabilité des pouvoirs publics". L'espace aérien est en effet surveillé par l'Armée de l'air et le survol des centrales est interdit dans un périmètre de 5 kilomètres et de 1 000 mètres d'altitude autour des sites nucléaires.
Quand à l'EPR de Flamanville, réacteur dernière génération en construction, le livre blanc de la sûreté nucléaire rédigé en 2014 précisait que "une coque en béton armé recouvre le réacteur et les combustibles".
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